La plate-forme mauricienne qui lutte pour la révision de l’accord de pêche conclu entre le gouvernement local et l’Union européenne menace d’intensifier ses actions. Ses membres comptent désormais sur le soutien des élus européens.
Le syndicat des pêcheurs mauriciens, soutenu par le « General Workers Federation »et le mouvement « Rezistans ek Alternativ », multiplie les tentatives pour empêcher la mise en application de l’accord de pêche conclu entre le gouvernement Ramgoolam et l’Union européenne dans sa version actuelle.
L’océanographe Vassen Kauppaymuthoo qui avait déjà indiqué avoir porté l’affaire auprès de l’élu européen Anton Sanchez Presedo, et trois autres représentants de la Commission Européenne en charge de la pêche, n’a pas hésité à mettre en garde l’Union européenne lors de la manifestation organisée samedi.
« Si l’UE ferme la porte, ce sera la guerre, ça dépasse le secteur de la pêche », a-t-il lancé, exigeant la renégociation de cet accord.
Début décembre, ce militant avait déjà tenu des propos similaires lors d’une interview accordée à Defi Media. « Construire une relation durable dans le long terme avec Maurice passe par un effort de transparence, de consultation large et d’implication de la société civile dans tout processus de négociation de la sorte. Sinon, l’accord tombera et d’autres prendront la place », a-t-il souligné, rapportant sa plaidoirie à Bruxelles.
Selon lexpress.mu, une rencontre entre le ministre mauricien de la Pêche, Nicholas Von-Mally, et le syndicat des pêcheurs est attendue cette semaine.
Les opposants à cet accord avec l’UE ont toujours reproché au gouvernement Ramgoolam de ne pas avoir « réagi par rapport à un bien public ». Raison pour laquelle ils ont décidé de faire entendre leur voix au niveau du Parlement européen, rappelle lexpress.mu.
Selon l’océanographe Vassen Kauppaymuthoo, certains pays d’Afrique ont réussi leur démarche, comme le Sénégal et le Maroc qui, après des tractations, sont parvenus à faire annuler les accords avec l’UE tandis que le Ghana lui, est en phase de renégociation de certaines clauses.