Il y a un an, quasiment jour pour jour, l’île Maurice a été secouée par le très médiatisé meurtre de la touriste irlandaise Michaela Harte. Elle avait été retrouvée morte dans sa chambre à l’hôtel Legends, à Grand-Gaube, où elle séjournait avec son mari John McAreavey pour leur lune de miel.
Après avoir passé la première partie de leur lune de miel à Dubai, Michaela Harte et John McAreavey ont poursuivi leur voyage de noces sur l’île Maurice, mais leur séjour nuptial a soudainement viré au cauchemar.
Lundi 10 janvier 2011 vers 15h30, la jeune touriste irlandaise, âgée de 27 ans, a été retrouvée morte dans la baignoire de sa chambre d’hôtel. L’autopsie a révélé plus tard qu’elle était décédée par strangulation.
Selon le témoignage de son mari, Michaela Harte était allée chercher des biscuits dans la chambre alors que le couple s’apprêtait à prendre le thé sur la terrasse de leur hôtel. C’est ainsi qu’elle aurait surpris des intrus qui l’ont agressée à mort.
Plusieurs médias se sont très vite emparés de cette affaire de meurtre, portant un sérieux coup à la réputation touristique de l’île Maurice. La mort de Michaela Harte, fille du célèbre footballeur irlandais Mickey Harte, et mariée à une star du football John McAreavey, a fait les gros titres notamment de la presse britannique.
Sur l’île sœur, l’enquête menée sous la direction de la brigade criminelle, la Major Crimes Investigation Team (MCIT), s’est accélérée, débouchant le 12 janvier sur l’arrestation de quatre suspects, tous des employés de l’hôtel Legends de Grand-Gaube, le lieu du crime. Le jour même, deux des trois suspects ont été inculpés de meurtre et le troisième de complicité de meurtre et le quatrième est ressorti libre de sa garde à vue.
Le lendemain, le 13 janvier, alors que le corps de la victime, accompagné de son époux, son père Mickey Harte et de ses deux frères, allait s’envoler pour l’Irlande, le principal suspect, Avinash Treebhoowon, qui a fait l’objet d’un interrogatoire poussé, est passé aux aveux. Ce valet de chambre de 26 ans a avoué devant les enquêteurs avoir étranglé à mort la jeune Irlandaise. Dans ses récits, il a affirmé être tombé nez-à-nez avec la jeune enseignante irlandaise lorsque celle-ci débarquait dans sa chambre 1025.
Alors que les enregistrements de la vidéo surveillance et les relevés informatiques de la serrure de la chambre du couple irlandais semblaient confirmer son implication, coup de théâtre le 17 mai, Avinash Treebhowon a contesté ses aveux, affirmant qu’il a parlé sous la torture. "Je suis innocent dans cette affaire. Les officiers de la MCIT m’ont forcé à avouer mon implication dans ce meurtre. Ils m’ont menacé, moi et mon avocat, Ravi Rutnah", déclare-t-il lors de l’enquête préliminaire au parquet de Port-Louis.
Le 21 juin, une autre révélation est venue compliquer la tâche des enquêteurs. Les tests ADN menés par le Forensic Science Laboratory (FSL) sur les quatre suspects mauriciens se sont révélés négatifs.
Pour autant, le 18 juillet, deux suspects potentiels en la personne d’Avinash Treebhowon et Sandip Mooneea ont été déférés aux Assises suite à un verdict rendu par la magistrate de Mapou Sheila Bonomally, en charge de l’enquête préliminaire.
Alors même que la famille de la victime, très connue en Irlande, venait de commémorer mardi le triste anniversaire de la mort de Michaela Harte, le premier procès autour de ce meurtre débute aujourd’hui à la Cour d’assises de Port-Louis. Cette affaire dont les circonstances restent floues est suivie de près par de nombreux médias, notamment britanniques.