La Commission de l’océan Indien (COI) a pointé du doigt l’urbanisation mauricienne après les inondations qui ont tué plus d’une dizaine de personnes le week end dernier à Port-Louis.
Après les inondations qui ont fait plusieurs morts sur l’île Maurice, chacun s’efforce de trouver des explications. Pour sa part, la Commission de l’océan Indien (COI), dont le siège se situe à Port-Louis, montre du doigt « l’urbanisation sauvage et l’action humaine ».
« Certes, les pluies ont été importantes, mais c’est avant tout l’urbanisation et l’action de l’homme qui sont responsables de la situation », estime Eric Leroi, chef du projet « Risques naturels » à la COI, dans un communiqué daté du lundi 1er avril.
Alors que l’île sœur s’emploie à se remettre de son cauchemar, les experts de la COI en charge du projet « Risques naturels » ne ménagent pas leurs efforts pour chercher des explications sur ce qui a pu causer la catastrophe, selon L’Express de Maurice.
Ces experts, dont la première mission consiste à avancer des solutions afin « de réduire l’impact des catastrophes sur les sociétés et sur les économies », ont dénoncé « l’absence d’intégration des risques naturels dans les plans d’urbanisme de la plupart des pays de la région, dont Maurice ».
Après un constat sur le terrain, ils ont relevé un certain nombre d’irrégularités. A savoir, « une imperméabilisation importante des sols, un mauvais drainage des eaux pluviales, un territoire mal préparé et une population insuffisamment informée et formée ». Plus encore, les drains destinés à évacuer l’eau sont pour la plupart bouchés ou de taille inadéquate, ou bien ils sont tout simplement inexistants. Ce qui explique la brusque montée des eaux dans la capitale mauricienne samedi dernier.
A part le problème d’urbanisation, d’autres facteurs pourraient également être à l’origine du déluge meurtrier. « Malheureusement, c’est une calamité naturelle. (…) En six minutes, il y a eu 15 mm de pluie à Port-Louis. C’était en fait de très grosses averses », affirme le Premier ministre Navin Ramgoolam.
Ce samedi 30 mars, des inondations monstres se sont produites au cœur de Port-Louis et ses périphéries, faisant au total onze morts. Les corps de six victimes ont été retrouvés dans un tunnel piétonnier dans le centre de la ville. Un septième a été découvert dans un jardin, et un autre repêché des eaux et les deux derniers récupérés dans un parking souterrain. Par ailleurs, une onzième personne, témoin de la montée subite des eaux, est décédée des suites d’une crise cardiaque.