Le nombre de divorces prononcés à Maurice a fortement augmenté, passant de 1 729 en 2011 à 1 930 en 2012. Chaque jour, environ cinq couples décident de mettre fin à leur mariage devant la justice.
La justice mauricienne prononce en moyenne 5 jugements de divorce par jour, dont « 50 % des cas concernent des couples ayant moins de 10 ans de mariage », révèle Defimedia, qui se fait l’écho de la Journée mondiale de la Famille célébrée mercredi 15 mai.
Dans l’émission « Le Duel », diffusée par Radio Plus, Loga Virahsawmy, directrice de Gender Links, donne son avis sur la hausse du nombre de divorces à Maurice. Selon elle, ce sont parfois les femmes qui décident de prendre l’initiative pour mettre fin à leur mariage.
« C’est également un problème de société et le problème vient des deux côtés. Souvent dans les couples, la femme est qualifiée, et elle a un salaire plus élevé que son mari. Au début ça peut marcher, mais à la longue, l’époux peut ne plus pouvoir accepter ce fait. Il se sent diminué et devient agressif et cela peut causer problème au sein du couple. D’autre part, nous avons des cas où les femmes, avec des salaires élevés et un poste avancé, ont tendance à montrer leur supériorité », analyse-t-elle.
Loga Virahsawmy estime que les couples mauriciens se déchirent très souvent à cause d’un vieux système : le patriarcalisme. « Il est malheureusement très ancré dans notre système. C’est ce qui apporte beaucoup de problèmes. Nous avons conduit beaucoup de recherches à ce sujet. Par exemple, l’on a vu que les femmes et les hommes pensent que quand une femme travaille, elle doit donner tout son argent à son mari. Ils disent que les enfants qui naissent appartiennent à la famille du mari. Ils pensent tous deux de la même façon, c’est une mentalité qui est ancrée et qu’on n’a pas changée depuis ! », déplore-t-elle.
Pour Darmen Appadoo, président de l’association SOS Papa, de plus en plus de Mauriciens divorcent en raison de l’évolution des mœurs. « Le concept du mariage a changé maintenant. La façon dont on se marie, et comment on vit le mariage n’est plus comme on le vivait à l’ancienne. Aujourd’hui, les gens choisissent de vivre leur mariage à leur façon et avec certaines spécificités, mais malheureusement ils ont beaucoup de manquements. Par exemple, ce n’est pas dans toutes les religions que nous avons ce concept de cours de préparation, en vue de mariage. C’est quelque chose que l’on aurait dû inclure dans toutes les religions et communauté… », argumente-t-il au micro de Radio Plus lors de l’émission « Le Duel ».
Face à l’augmentation des cas de divorce, Darmen Appadoo a une solution à proposer : « Ce serait une grande avancée que de persuader tout le monde suivre une préparation au mariage », soutient-il.