La croissance économique de l’île Maurice accuse une baisse pour la troisième année consécutive, passant à 3,2 % en 2013, après 3,4 % en 2012 et 3,6 % en 2011.
La croissance mauricienne est en perte de vitesse et enchaîne les baisses pour la troisième année consécutive. Elle passe de 3,6 % en 2011 à 3,4 % en 2012 et à 3,2 % en 2013. Pour autant, le Gouvernement mauricien juge cette performance « très honorable » dans un contexte national et international difficile. Le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, ne cache pas sa satisfaction face aux taux actuels de croissance, d’inflation et de chômage.
En raison de la crise, Statistics Mauritius a été contraint de réviser à la baisse ses prévisions de croissance à trois fois reprises cette année, rapporte Le Mauricien. Ses prévisions pour 2013 sont notamment fondées sur une production sucrière de l’ordre de 407 000 tonnes (soit une décroissance de -1,3 % après -7,3 % en 2012), une croissance de 3 % du secteur manufacturier en 2013 par rapport à 2,2 % en 2012, ainsi qu’un léger rebond de l’industrie textile (+2 % contre -1,1 % en 2012).
En revanche, les entreprises spécialisées dans l’exportation vont accuser une timide baisse pour s’établir à +0,9 % en 2013 après une croissance de 1,4 % en 2012.
Dans le secteur de la construction, les données officielles montrent un recul de -9,4 % en 2013, et cela après une contraction de 3 % observée en 2012. « En fait, le secteur de la construction connaît sa troisième année consécutive de croissance négative, avec une contraction totale de 15 % sur la période 2011-2013 », relate Le Mauricien.
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Les entreprises de construction souffrent d’un manque de main-d’œuvre. Il existe maintenant peu de grands projets privés dans l’immobilier ou de gros chantiers publics au niveau de l’infrastructure. La construction est entrée dans une situation de surchauffe et de bulle au point que la Banque de Maurice a décidé de resserrer les conditions du crédit dans ce secteur », analysent les économistes locaux
Secteur très porteur, le tourisme doit toutefois enregistrer une plus forte croissance de l’ordre de +3,5 % en 2013 avec des arrivées franchissant la barre de 1 million contre 965 441 en 2012. Seul bémol, les revenus touristiques vont de nouveau baisser, passant de Rs 44,4 milliards en 2012 à Rs 41,5 milliards en 2013.
Autres secteurs émergents, les TIC restent sur la pente ascendante avec une croissance de +7,1 % contre +8,6 % en 2012. De même, les secteurs financiers continuent de garder le cap de la croissance (+5,4 % par rapport à 5,7 %) « mais ont fait mieux dans les années précédentes », commente Le Mauricien.
Malgré une croissance économique nationale positive, Maurice continue de faire face à une baisse de l’investissement. Un repli de -4,3 % de l’investissement total est attendu en 2013 après -0,8 % en 2012. Même tendance à la baisse pour l’investissement privé, qui va se contracter de -4,1 %, tout comme l’investissement public (-4,9 %).
Dans ses dernières prévisions, Statistics Mauritius prédit une croissance généralisée des dépenses de consommation, qui doit s’établir à +2,4 % en 2013 contre +2,8 % 2012.
Sur le front de l’
emploi, le taux de chômage demeure préoccupant et gagnera 1 point en cinq ans, passant à 8,2 % en 2013 contre 7,2 % en 2008. A l’allure où vont les choses, un faible regain de l’activité économique est prévu pour 2014.
Le Gouvernement mauricien s’inquiète surtout du niveau élevé du chômage chez les jeunes de 16 à 25 ans, ainsi que chez les femmes dont le taux de chômage atteint un niveau inquiétant de 12,6 %. Enfin, pour ce qui est de l’inflation, « Maurice s’en est bien tirée avec un taux de 3,6 % » sur l’ensemble de l’année 2013, conclut Le Mauricien.