Maurice renoue avec les coupures d’eau drastiques, en raison du tarissement des nappes phréatiques. Les réservoirs de l’île se vident, alors qu’il y a trois mois leur taux de remplissage était au plus haut.
Les coupures d’eau sont de retour à Maurice, où les nappes phréatiques affichent un niveau inquiétant actuellement, révèle Le Mauricien, qui cite entre autres les nappes phréatiques de Belle Rose-Clémencia et de Caroline.
Les principaux réservoirs de l’île se sont taris graduellement « alors qu’il y a à peine trois mois, tous nos réservoirs affichaient un taux de remplissage de 100% », constate le quotidien, précisant que ce tarissement est dû à la pluviométrie déficitaire.
Le Mauricien souligne aussi que « c’est principalement la région Est, largement dépendante des nappes phréatiques pour son approvisionnement en eau, qui est la plus affectée ».
Face à la pénurie, la Central Water Authority (CWA) - l’autorité de l’eau - a dû
orchestrer un rationnement de cette denrée essentielle. Depuis la semaine dernière, elle a revu ses horaires de distribution et programmé des coupures draconiennes dans plusieurs régions de l’Est.
A l’heure actuelle, l’eau du robinet coule aux compte-gouttes notamment dans les villages de Trou d’Eau Douce, Bramsthan, Camp Ithier, Camp Marcelin, Victoria, Quatre Sœurs, Grand Sable et les alentours, comme le détaille Le Mauricien.
Pour venir en aide aux ménages privés d’eau, la CWA envisage d’autres alternatives. A court terme, la mobilisation des camions citernes a été annoncée pour assurer la distribution d’eau. A moyen et à long terme, les efforts porteront sur l’identification des ressources secondaires, telles que le stockage d’eau de pluie ou la désalinisation de l’eau de mer.
Maurice renoue avec la crise de l’eau alors que la pluie se raréfie ces quatre derniers mois. Un responsable à la CWA évoque une pluviométrie déficitaire par rapport à la normale saisonnière. En juillet, la région Est n’a enregistré que 94mm de pluie, contre 116mm la moyenne, « soit 81% seulement », note Le Mauricien.
De même, au mois de juin, « l’Est n’a enregistré que 99mm (80%) contre 123mm en général, alors qu’au mois de mai, la région a enregistré seulement 67mm (37%) contre 180mm en moyenne générale », détaille le journal mauricien dans son édition en ligne.
La situation est d’autant plus alarmante puisque ce sont les nappes phréatiques qui font les frais de cette sécheresse généralisée. « Le taux de fluidité de la rivière Terre Rouge (Trianon) est 35% seulement de la normale. Celui de Rivière Citron et celui de Rivière du Poste dans le Sud est inférieur à 40%, alors qu’au niveau de la Rivière des Anguilles, le taux de fluidité est de seulement 38.5%. Celui de la Rivière Patate s’élève à 26.2% alors que la Rivière Beau Champ est complètement à sec », ajoute encore Le Mauricien.
Du côté des réservoirs de la CWA, les chiffres s’avèrent peu encourageants, si l’on se réfère au taux de remplissage relevé samedi : Mare aux Vacoas n’est remplie qu’à hauteur de 75.9%, La Nicolière (62.9%), Piton du Milieu (72.6%), La Ferme (53.6%), Mare Longue (80.7%) et Midlands Dam (66.9%).