Un exercice grandeur nature de lutte anti-piraterie s’est déroulé hier dans les eaux mauriciennes avec la participation de la frégate de la marine française Nivôse, " la bête noire des pirates somaliens ", selon Le Mauricien.
La simulation, placée sous la supervision de la mission Atalante, a été lancée très tôt dimanche 15 avril au Chien de Plomb, avec la collaboration d’une équipe pluridisciplinaire mauricienne, composée des gardes-côtes de la National Coast Guard (NCG), ainsi que des représentants du Central CID, du Prime Minister’s Office, du bureau du Directeur des Poursuites publiques (DPP), de l’Attorney General’s Office et du service de presse du commissaire de police, Dhun Iswur Rampersad, mais aussi des responsables de la United Nations on Drugs and Crime (UNODC).
Cet exercice conjoint " avait pour but de mettre à l’épreuve les officiers mauriciens pour la réception des pirates somaliens appréhendés en pleine mer en vue de l’instruction de leur procès à Maurice ", explique Le Mauricien, qui rappelle que l’île Maurice figure parmi les pays, avec le Kenya, les Seychelles et la France, ayant accepté de juger les pirates somaliens arrêtés dans la zone Océan indien.
L’opération simulée dans les eaux mauriciennes dimanche consistait à remettre entre les mains de la cellule anti-pirates de Maurice quatre pirates somaliens appréhendés par l’équipage de la frégate Nivôse. Après l’arrivée du patrouilleur français à quai, les pirates capturés devaient être transférés à la maison d’arrêt de Petit-Verger, où ils sont censés purger leurs peines.
Pour prévenir une éventuelle surpopulation carcérale, l’Union européenne a déjà prévu de financer des travaux d’extension. Ainsi, cet établissement pénitentiaire situé à Pointe-aux-Sables sera doté d’une aile spéciale pour accueillir les pirates somaliens condamnés après leurs procès devant les tribunaux mauriciens.
"Les procédures pour la réception de ces prisonniers somaliens sont très strictes, que ce soit sur le plan légal ou du respect des Droits de l’Homme. Les membres d’équipage de la frégate française ont acquis une somme d’expérience inégalable en mer et les contacts lors de l’opération d’hier seront d’une grande utilité pour nous à l’avenir. Nous nous félicitons de la coopération des autorités françaises", indique l’équipe mauricienne.
L’exercice de simulation s’est déroulé conformément aux dispositions du protocole d’accord Piracy and Maritime Violence Act 2011, qui devra être promulgué incessamment, selon Le Mauricien.
"Au terme de la convention en vigueur, l’équipage du Nivôse, qui a lancé son hélicoptère, Panther, à la poursuite des pirates, avait également pour responsabilité de filmer et de photographier les différentes étapes de cette arrestation en mer. Ces pièces à conviction, de même que les armes, les kits des pirates et autres butins saisis, doivent être versées en tant qu’exhibits dans le dossier à charge en vue du procès au pénal. De ce fait, les explications relatives sur ces éléments s’avèrent être cruciales", explique-t-on dans les rangs des participants mauriciens.
Il faut rappeler que la piraterie maritime constitue une réelle menace pour l’économie, les échanges commerciaux et la sécurité, sur l’échelle régionale et internationale. Ainsi, les attaques de pirates survenues dans les eaux de l’océan Indien représentent un manque à gagner de l’ordre de 12 milliards de dollars pour le commerce maritime international.
Pour autant, les efforts de lutte ont fait leur preuve. Pour sa part, la frégate Nivôse, "véritable bête noire des pirates somaliens", est parvenue à capturer à elle seule le plus grand nombre des pirates, soit plus d’une cinquantaine, depuis le démarrage de l’opération Atalante en 2008, rapporte Le Mauricien.
Source : Le Mauricien