Plus de 40 000 travailleurs étrangers ont été recensés à Maurice, où le chômage est paradoxalement en hausse constante. En cause, les jeunes mauriciens rechignent à travailler dans l’hôtellerie ou le textile.
En décryptant les derniers chiffres délivrés par le ministère du Travail, Le Matinal constate une problématique propre à Maurice : le nombre de travailleurs étrangers exerçant sur l’île bondit à 40 000, alors que les rangs des chômeurs mauriciens ne cessent de grossir, atteignant 16 280, dont 12 068 femmes.
Face à ce phénomène paradoxal, appelé localement « mismatch », la Mauritius Employers’ Federation (MEF) reconnaît que le tort vient de la réticence des jeunes mauriciens à travailler dans le secteur de l’hôtellerie ou du textile.
«
Ils sont nombreux les jeunes qui préfèrent rester au chômage au lieu de prendre de l’emploi dans l’hôtellerie ou le textile », admet Pradeep Dursun, directeur général de la MEF, qui appelle le Gouvernement à mettre en place une politique nationale de l’emploi pour endiguer ce problème.
Pour sa part, le syndicaliste Radhakrishna Sadien propose de réformer l’éducation supérieure, de manière à s’attaquer à la racine du mal. « Les institutions de l’éducation supérieure sont souvent déconnectées des besoins de l’employeur. On ne peut pas avoir un système d’éducation uniquement académique qui soit coupé de la réalité », soutient-il.
Les travailleurs étrangers recensés à Maurice sont en grande majorité originaires du Bangladesh, « soit 18 898, suivi de l’Inde qui compte 9 052 expatriés, la Chine (4 390) et Madagascar (3 757) », détaille Le Matinal.
C’est le secteur manufacturier qui recrute le plus grand nombre de ces travailleurs, totalisant à lui seul quelque 30 422, tandis que la construction ou le BTP emploie un total de 5 739 travailleurs étrangers, d’après le journal mauricien.