La rue gronde en Nouvelle-Calédonie où une intersyndicale a appelé à une grève générale et à une manifestation contre le coût de la vie. Les grévistes demandent l’adoption par les élus d’importantes réformes économiques et fiscales.
Les Calédoniens sont descendus dans les rues de Nouméa hier pour exiger l’adoption par les élus du Congrès, actuellement en plein examen de loi sur l’économie et la fiscalité, d’importantes réformes. Une intersyndicale a appelé à la grève générale et à manifester contre la vie chère. Cinq mille personnes ont répondu à l’appel. "Un équilibre a été trouvé. Il ne faut pas dénaturer ces deux textes. Ça fait dix ans qu’on mène ce combat et on ira jusqu’au bout", a déclaré Didier Guénant-Jeanson, représentant de l’intersyndicale qui regroupe cinq organisations.
Les manifestants ont observé un long arrêt devant le Congrès de Nouvelle-Calédonie, qui un archipel français très autonome. À l’intérieur, les 54 élus tenaient une session extraordinaire pour examiner deux lois issues de longs mois de négociations avec les partenaires sociaux. Des perturbations ont notamment été constatées dans l’enseignement privé suite à cet appel à la grève générale.
L’un des textes concerne la création d’une Taxe générale à la consommation (TGC) aux taux variant de 0 à 22%, calquée sur le modèle de la TVA. Il été adopté à l’unanimité hier. La taxe entrera en vigueur le 1er juillet 2018, après une période d’essai de 18 mois, et est destinée à se substituer à un ensemble de sept droits et taxes à l’importation, avec un rendement équivalent de l’ordre de 425 millions d’euros.
La réforme de la fiscalité indirecte, à l’étude depuis une douzaine d’années, n’a jamais abouti. Les discussions devraient s’enflammer lors de la loi sur la compétitivité, qui divise les Calédoniens. Le président de l’exécutif collégial, Philippe Germain, mise sur le texte pour contrer l’inflation que pourrait générer la création de la TGC par le biais notamment d’un plafonnement des taux de marge.