Baltra, l’ancien dépôt de matériel de guerre dans les iles Galapagos a été métamorphosée pour devenir le premier aéroport vert du monde.
Effrayés par le remue-ménage causé par l’arrivée des soldats américains sur le flanc Pacifique pendant la Deuxième Guerre mondiale, les iguanes de Baltra, l’une des treize îles de l’archipel de Galapagos, ont pris la fuite. A l’heure actuelle, les choses ont changé et cette ancienne base militaire américaine a été transformée pour devenir le premier aéroport 100% écologique du monde.
D’un endroit de guerre à un aéroport 100% vert
Pour y parvenir, il fallait tenir compte de son environnement, l’un des écosystèmes les plus fragiles de la planète. Actuellement, quand un iguane flâne sur la piste, les employés, spécialement formés pour cela, le prennent par la queue et l’emmènent dans un lieu sûr. "Nous sommes passés d’un endroit où il y avait l’armée et des avions (de guerre) à un aéroport 100% écologique", se félicite Ezequiel Barrenechea, président de Corporacion América, entreprise argentine sur les propos de 20 Minutes.
Un chantier de 37 millions d’euros
Les infrastructures ont déjà existé avant qu’elles ne deviennent une œuvre écologique. Pendant 15 mois, des centaines d’ouvriers ont procédé au démontage de l’aéroport en réutilisant le bois ainsi que tous les matériaux recyclables pour faire naître un nouvel aéroport essentiellement durable. Unique en son genre, le chantier de 40 millions de dollars soit environ 37 millions d’euros se distingue par sa relation harmonieuse avec son environnement exceptionnel, dans une réserve abritant des espèces uniques comme des tortues gigantesques et des iguanes de toutes les couleurs.
"Tout fonctionne avec de l’énergie renouvelable"
L’édifice a remporté en 2014 la plus haute certification existante pour les constructions durables, le Leed Gold, décernée par l’USGBC (Conseil de la construction durable des Etats-Unis). Il est pour le moment le seul aéroport dans le monde à avoir reçu une telle distinction. Pour faire fonctionner cet aéroport, "tout fonctionne avec de l’énergie renouvelable", a indiqué Jorge Rosillo, directeur général de l’aéroport en évoquant les panneaux solaires et les trois éoliennes géantes qui alimentent les infrastructures.
Un aéroport comme les autres
A première vue, l’aéroport de Baltra ressemble aux autres aéroports dans le monde. Il s’agit d’une construction grise installée au milieu d’un terrain quasi-désertique et perpétuellement balayé par le vent. En réalité, l’édifice de 6 000 mètres carrés apparaît presque comme une construction banale. "Un usager ne voit pas la différence car il fonctionne exactement comme n’importe quel autre aéroport", a confié Ezequiel Barrenechea, assurant que c’était tout à fait réalisable de bâtir en milieu urbain des aéroports aussi écologiques que celui de Baltra.