Un violeur et braqueur présumés relâchés par erreur à Papeete

Un incident qui relève de l’insolite, mais jugé scandaleux, s’est produit au tribunal de Papeete, en Polynésie française. Lundi après-midi, un braqueur et un violeur présumés, ont été relâchés par la présidente du tribunal, Denise Roguet Lacroix. Pour cause : le représentant du ministère public était arrivé en retard de quelques minutes. Le vice-procureur Michel Bonnieu était absent et la présidente du tribunal a décidé de relâcher les prévenus.

La surprise était telle pour Michel Bonnieu lorsqu’il est arrivé et a constaté l’absence des prévenus, mais il s’est privé de fournir d’explications. Rouget Lacroix, elle aussi, n’a pas voulu s’exprimer sur ce qui s’est passé. Certaines sources judiciaires affirment pourtant que cet incident est le résultat de relations tendues entre les magistrats au tribunal de Papeete. Un avocat explique par ailleurs qu’un retard de dix minutes avait déjà été prévu pour ces audiences.

Si la presse a pu assister à cet incident qui s’est produit à Papeete, c’est parce qu’elle a été invitée dans la matinée par la gendarmerie à l’arrestation du braqueur et qu’elle avait assistée à l’audience avortée. 
Le braqueur est un homme de 31 ans soupçonné d’avoir menacé le gérant d’une roulotte-pizzeria avec une carabine à plombs samedi soir, et qui était parti avec un maigre butin. Il a été arrêté dans la matinée de dimanche après avoir été traqué par une trentaine de gendarmes, pendant quelques heures.

Le violeur présumé serait un multirécidiviste accusé pour de nombreuses agressions sexuelles sur son ex-compagne, enceinte de six mois. Me Aurélie Reynaud, l’avocate du présumé violeur, s’est indignée de cet incident qui s’est produit à Papeete, lundi. "Ça nuit gravement à l’image de la justice, c’est honteux, c’est scandaleux", estime-t-elle.