Konstantin Mihalchevskiy//SIPA
La capture de deux ressortissants chinois dans l’est de l’Ukraine soulève une question sensible : la Chine est-elle aussi sur le champ de bataille ? L’Ukraine exige des comptes.
Volodymyr Zelensky a déclaré que ses troupes avaient intercepté deux citoyens chinois armés et intégrés à l’armée russe dans la région de Donetsk. D’après lui, ce n’est pas un cas isolé. Lors d’un affrontement près de Bilogorivka, six combattants chinois auraient été engagés. Une vidéo publiée en ligne montre l’un d’eux, visiblement captif, tentant d’expliquer sa situation, les mains attachées, dans un anglais hésitant. Le président ukrainien affirme que ces combattants servaient les intérêts russes, remettant en cause la posture officielle de neutralité de Pékin.
Les autorités ukrainiennes n’ont pas tardé à réagir. Le diplomate chinois en poste à Kiev a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, relate BFMTV. Pour le gouvernement ukrainien, cette affaire brouille sérieusement l’image de neutralité cultivée par la Chine depuis le début de la guerre. Kiev veut comprendre d’où viennent ces soldats et dans quelles conditions ils ont rejoint les rangs russes. Pour l’heure, aucune preuve ne permet de dire s’il s’agit d’une décision étatique ou d’un engagement individuel.
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la Chine marche sur une ligne fine : ni condamnation de Moscou, ni soutien assumé. Pourtant, sa coopération renforcée avec la Russie, notamment sur les plans économique et technologique, laisse peu de place au doute pour les Occidentaux. L’Ukraine y voit une forme de complicité. Pour Volodymyr Zelensky, cette nouvelle donne confirme que Vladimir Poutine cherche de nouveaux soutiens pour maintenir l’offensive, au mépris des appels à la paix.
Consulter notre dossier sur la guerre en Ukraine