En janvier, AstraZeneca a annoncé ne pouvoir livrer qu’un tiers des 120 millions de doses initialement prévues pour les 27 Etats membres de l’Union européenne.
Pour la première fois en Union européenne, l’Italie a bloqué l’exportation des doses de vaccin contre le coronavirus AstraZeneca, produites sur le sol européen vers l’Australie. Comme le rapporte le journal 20 Minutes, il s’agit de la première application d’un mécanisme de contrôle, mis en place par Bruxelles. Rome a fait part de cette décision à la Commission européenne, le 26 février dernier, et cette entité n’a émis aucune objection.
Dans un communiqué, le ministère italien des Affaires étrangères a précisé ce refus d’exporter les 250 700 doses de vaccin du laboratoire suédo-britannique.
Les autorités ont cité différentes raisons justifiant cette décision : la pénurie persistante de vaccins et les retards d’approvisionnement de la part d’AstraZeneca dans l’UE et en Italie, la "quantité importante" de doses concernées. Mais il y a aussi le fait que l’Australie est considérée comme un pays "non vulnérable" par le mécanisme de l’UE.
> A lire aussi : Covid-19 en Australie : fermeture des frontières prolongée
En janvier, AstraZeneca a annoncé qu’il ne pourra livrer, au premier trimestre, qu’un tiers des 120 millions de doses qu’il avait initialement promises aux 27 Etats membres de l’UE.
Le laboratoire a expliqué que cela est dû aux difficultés manufacturières dans une usine belge. Un argument qui n’avait pas convaincu Bruxelles tout en rappelant que trois autres usines étaient mentionnées dans le contrat signé avec l’Union.
Le ministère australien des Affaires étrangères a signifié, de son côté, que ce blocage n’a eu qu’un moindre impact sur son plan de vaccination. Selon un porte-parole du ministère, la livraison de doses d’AstraZeneca que le gouvernement italien a bloquée "n’était pas intégrée sur le plan de distribution pour les prochaines semaines en Australie". "Ce n’est qu’une seule cargaison venant d’un seul pays", a-t-il souligné.
Afin de garder le contrôle des doses qui sont destinées aux 27, la Commission européenne a imposé, depuis fin janvier, des garde-fous aux exportations de vaccins anti-Covid-19 produits dans l’Union. Ce dispositif permet aux Etats d’exercer eux-mêmes ce contrôle via leurs douanes nationales. Ainsi, avant de solliciter l’avis de la Commission, auquel elle doit se conformer, chaque nation examine les demandes d’autorisation d’exportation pour les vaccins manufacturés sur son territoire.
Selon une source européenne, la Commission tient à jour un tableau des demandes d’exportation de vaccins et des engagements correspondants des laboratoires dans le cadre des accords de précommandes passés par l’UE. Elle a ainsi approuvé la décision italienne en se basant sur ces données.
> Notre dossier sur les vaccins