Douze mois après l’installation d’un gouvernement intérimaire à la suite de l’effondrement d’une coalition de centre-droit, les Tchèques ont commencé à voter vendredi aux législatives pour choisir entre promesses d’avantages sociaux et appels à la rigueur.
PRAGUE (AFP) - Douze mois après l’installation d’un gouvernement intérimaire à la suite de l’effondrement d’une coalition de centre-droit, les Tchèques ont commencé à voter vendredi aux législatives pour choisir entre promesses d’avantages sociaux et appels à la rigueur.
Le scrutin s’est déroulé vendredi entre 12H00 et 20H00 GMT et reprendra samedi entre 06H00 GMT et 12H00 GMT. Les premiers sondages à la sortie des bureaux de vote sont attendus samedi, immédiatement après leur fermeture.
Plus élevé que prévu, le taux de participation était proche de 50% vendredi soir peu avant la fermeture des bureaux de vote. La participation pourrait ainsi dépasser celle de 2006 (64,47%).
"Je souhaiterais bien sûr qu’un gouvernement politique et opérationnel avec un mandat fort soit formé le plus tôt possible et prenne ses fonctions", a dit Jan Fischer, qui dirige le gouvernement provisoire, après avoir mis son bulletin dans l’urne.
Le précédent gouvernement, celui de Mirek Topolanek (ODS), très fragile, a été renversé en mars 2009, en pleine présidence tchèque de l’Union européenne, après le vote d’une motion de censure déposée par le parti social-démocrate CSSD.
Le gouvernement provisoire de M. Fischer est composé de ministres sans étiquette politique, qui ont été proposés par les deux poids lourds de la scène politique tchèque, le CSSD et le parti de droite ODS.
Dans les sondages précédant ces législatives, les sociaux-démocrates (CSSD) de l’ex-Premier ministre Jiri Paroubek devançaient le parti de droite ODS dirigé par Petr Necas.
Se voulant très optimiste, M. Paroubek a prédit que ces élections se termineraient "très bien" pour les sociaux-démocrates.
"Le CSSD sera le vainqueur", a-t-il affirmé, dans sa circonscription de Teplice (nord-ouest).
De son côté, M. Necas a estimé à Roznov-pod-Radhostem (est) que le pays se trouvait à un carrefour, entre une "voie grecque vers une banqueroute de l’Etat" et la "voie d’une politique budgétaire raisonnable".
Les communistes (KSCM) et deux formations nouvellement créées -TOP 09 (droite) de l’ex-chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg et les Affaires publiques (VV, centriste) de l’ancien journaliste Radek John- sont également censés passer le seuil d’éligibilité de 5%.
Les Verts (SZ) et les chrétiens-démocrates (KDU-CSL) oscillent autour de cette barre.
"Ces élections sont différentes car la structure de notre scène politique a soudainement changé. Il y a de nouveaux partis peu connus", a déclaré le président Vaclav Klaus.
L’ancien président tchèque et artisan de la Révolution de velours de 1989, Vaclav Havel, a quant à lui laissé entendre qu’il avait voté pour les Verts, comme en 2006.
Il a estimé que la société ressentait une "fatigue des grands partis", avant d’inviter les jeunes à se rendre massivement dans les bureaux de vote.
Les Tchèques résidant à l’étranger avaient quant à eux commencé à voter dès jeudi soir. Quelque 6.600 personnes sont inscrites pour voter à l’étranger, notamment à Bruxelles et en Slovaquie.
Aucun des 25 partis en lice n’est assuré d’obtenir suffisamment de voix pour gouverner seul et l’annonce des résultats prévue samedi soir ou dans la nuit de samedi à dimanche doit marquer le début de tractations, a priori difficiles, pour former une coalition.
L’existence d’un gouvernement fort est une condition nécessaire pour l’assainissement des finances publiques du pays, estiment les analystes économiques.
Après une contraction de 4,2% du PIB en 2009, la banque centrale prévoit une croissance de 1,4% cette année et de 1,8% en 2011.
Mais selon l’institut d’émission, le ratio dette publique sur PIB (35,4% en 2009) augmentera à 39,6% cette année et à 43,4% en 2011, avec un déficit public de 5,9% du PIB en 2011, si aucune mesure budgétaire n’est prise.