Le mouvement djihadiste Mujao a menacé ce lundi de « frapper le cœur de la France ». Cela pourrait être partout, que ce soit « à Bamako, en Afrique » ou encore « en Europe », ont prévenu ses membres.
« La France a attaqué l’islam. Nous allons frapper le cœur de la France ». C’est en ces termes qu’Abou Dardar, un responsable du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) s’est exprimé ce lundi à travers un communiqué relayé par RFI. Il réagissait par rapport à l’intervention militaire français dans ses principales positions, durant laquelle le mouvement aurait perdu une soixantaine d’éléments, principalement dans la ville de Gao.
Ce membre du Mujao n’a toutefois pas confirmé ce bilan, il a seulement déclaré : « Je n’ai rien à dire sur ces affaires. Je n’ai rien à dire, mais tous les moudjahidines qui sont morts, sont allés au paradis ».
Invité à donner plus de précisions sur les endroits ciblés par son mouvement, lorsqu’il évoquait « le cœur de la France » dans son communiqué, Abou Dardar a indiqué : « Partout. A Bamako, en Afrique et en Europe ». En tout cas, les menaces terroristes proférées depuis samedi sont prises au sérieux au plus haut niveau de l’Etat français, conduisant au renforcement du plan Vigipirate.
Interrogé sur le sort des otages français retenus au Sahel, celui-ci a annoncé la sortie d’un communiqué en ce sens, ce lundi- même, précisant qu’ « à partir d’aujourd’hui, tous les moudjahidines sont ensemble ».
Pour rappel, 8 ressortissants français sont toujours retenus par les islamistes dont 4 employés du groupe nucléaire français Areva, enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit dans le nord du Niger, 2 autres kidnappés en novembre 2011 dans le nord du Mali. Puis une septième personne dont l’enlèvement du 20 novembre dernier a été revendiqué un peu plus tard par le Mujao.
La France a lancé officiellement son opération en terre malienne vendredi en bloquant la progression des groupes armés islamistes vers le centre du pays. Les raids aériens contre les principales positions des dhjihadistes ont débuté dimanche, une opération saluée ce lundi par l’OTAN et soutenue par plusieurs pays dont l’Algérie qui a "autorisé sans limite le survol de son territoire" par les avions français devant intervenir au Mali.
La Grande Bretagne a aussi contribué au niveau de la logistique en affrétant deux avions de transport C17.
De leur côté, les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) s’apprêtent à déployer "environ 600 hommes". 800 autres éléments seront fournis par le Niger, le Burkina Faso, le Togo, le Sénégal ainsi que le Bénin selon Europe1.
Le même site de rapporter que cette intervention militaire française en terre malienne est approuvée par la majorité des Français. Une enquête de l’Ifop sortie ce lundi et réalisée pour La lettre de l’opinion, a révélé que 63% des interrogés sont favorables à cette initiative tandis que 37% se disent hostiles.