Ce que tout le monde redoutait est arrivé. Le Danube, deuxième plus grand fleuve d’Europe, est contaminé par les boues rouges toxiques provenant de l’usine d’aluminium hongroise d’Ajka. Des poissons morts ont commencé à flotter en surface depuis jeudi 7 octobre.
La marée des boues toxiques s’abat depuis hier sur le Danube. Selon les services anti-catastrophes hongrois, le désastre affecte aujourd’hui l’écosystème de la branche principale du fleuve. Des poissons morts aperçus sur la surface de l’eau témoignent de cette triste réalité. A Gyirmot, les pêcheurs affirment avoir ramassé pas moins de 600 kg de poissons pourris, dont des carpes ou des brochets,…
Les responsables environnementaux ont relevé une très forte toxicité de l’eau. Le niveau de PH serait très alcalin, se situant aux alentours de 10,6 sur l’échelle de 14, ce qui rend impossible la survie des espèces aquatiques. Car l’idéal serait de ramener le PH sous 8, selon Tibor Dobson, chef régional des services anti-catastrophes. Dans certains confluents de Danube, comme le Torna, le niveau de contamination aurait atteint jusqu’à 13,5.
D’après Gabor Figeczky, directeur du Fonds mondial pour la nature (WWF) à Budapest, il faudra attendre entre trois et cinq ans avant de voir renaître la vie sur les zones affectées.
Tous les pays riverains sont actuellement sur le qui-vive. La Hongrie, où l’accident industriel s’est produit, demande l’aide de la protection civile européenne.
Sept villages hongrois ravagés par l’inondation de boue toxique sont devenus inhabitables, et cela pour longtemps. De même pour les terres et les cours d’eau qui sont devenus stériles.
Le réservoir de l’usine d’aluminium d’Ajka, en Hongrie, s’est rompu lundi, déversant 1 million de mètres cubes de boues toxiques. Le bilan officiel de cette catastrophe écologique fait état de quatre morts, et 150 blessés. De plus, trois personnes sont portées disparues. Le pays reste en état d’urgence depuis mardi.