Photo d'illustration - CAPMAN/SIPA
Le Royaume-Uni envisage de généraliser la castration chimique pour certains délinquants sexuels. Objectif : limiter les récidives et alléger la pression sur les prisons.
Depuis trois ans, un traitement hormonal réduisant la libido est proposé sur une base volontaire dans plusieurs établissements du sud-ouest de l’Angleterre, comme le rapporte un communiqué du ministère de la Justice britannique.
La ministre de la Justice, Shabana Mahmood, a annoncé devant le Parlement que le gouvernement souhaite étendre la castration chimique à l’échelle nationale. Deux régions pilotes et vingt prisons sont ciblées dans un premier temps. À terme, un traitement obligatoire est envisagé pour certains profils à haut risque.
Le rapport propose aussi la création de tribunaux spécialisés dans les violences domestiques et l’extension du bracelet électronique pour mieux encadrer les auteurs de violences envers les femmes.
Un rapport indépendant publié jeudi tire la sonnette d’alarme : 9 500 places de prison pourraient manquer d’ici 2028. Ce document recommande la poursuite du programme de traitement médicamenteux, mais insiste aussi sur l’importance du soutien psychologique pour les auteurs dont les actes sont motivés par un besoin de domination, selon un rapport sur la détermination des peines.
Le porte-parole du Premier ministre Keir Starmer rappelle que l’efficacité de ces traitements est scientifiquement établie. D’autres pays, comme la Pologne, l’Allemagne ou la Corée du Sud, y ont déjà recours. En France, la castration chimique est possible, mais uniquement sur prescription médicale, dans le cadre d’un suivi judiciaire.
Cependant, l’annonce du gouvernement suscite de vives réactions. Pia Sinha, directrice de l’ONG Prison Reform Trust, alerte sur les enjeux éthiques. Pour l’avocat Marcus Johnstone, sans moyens renforcés pour la prise en charge psychologique, cette mesure restera inefficace à long terme.