Malam Bacai Sanha, le président de Guinée-Bissau, est décédé à Paris lundi à l’âge de 64 ans. Il était admis à l’hôpital militaire de Val de Grâce peu avant Noël suite à une maladie dont la nature n’a jamais été rendue publique. Sa mort qui intervient deux semaines après une tentative de coup d’Etat manquée risque d’accroître encore plus l’instabilité chronique de son pays.
La Guinée-Bissau est en deuil, sa présidence a confirmé la mort du chef d’Etat, Malam Bacai Sanha, à Paris lundi, à l’âge de 64 ans. Admis dans un état comateux à l’hôpital de Val de Grâce avant Noël, il aurait souffert durant plusieurs années déjà d’une maladie dont la nature n’a jamais été rendue publique. Sa mort risque de plonger son pays dans une instabilité chronique, déjà renforcée ces dernières années par le trafic de drogue.
Connu pour ses nombreuses admissions hospitalières, le chef d’Etat bissau-guinéen n’avait jamais révélé sa véritable maladie. En 2009, peu après son accession à la tête du pays, il avait seulement évoqué une possible « baisse d’hémoglobine dans le sang » ou encore « un diabète mais ce n’est pas si grave qu’on veut le faire croire ». Depuis, il fut admis successivement dans ce même hôpital de Val de Grâce puis dans un autre situé à Dakar.
Son pays qui est devenu ces dernières années l’un des principaux points de transit de la drogue d’Amérique du Sud destinée à l’Europe, avait connu le 26 décembre dernier une tentative de coup d’Etat manquée alors qu’il était déjà admis dans cette institution militaire française.
Malam Bacaï Sanha avait déjà assumé l’intérim de la présidence de Guinée Bissau de juin 1999 à mai 2000, après que le défunt Joao Bernardo Vieira fut chassé par l’armée. En 2009, il était le candidat du parti de l’indépendance de la Guinée et du Cap-vert (PAIGC) et s’était présenté pour la troisième fois à l’élection présidentielle.
Rappelons que depuis 17 ans, aucun des trois chefs d’Etat bissau-guinéens n’a pu terminer son quinquennat. Ceux qui précédaient Bacai Sanha ont été victimes d’un renversement par l’armée ou assassinés par des militaires.
Suite au décès de Malam Bacai Sanha, le président de l’Assemblée nationale, Raimundo Pereira, du PAIGC, devrait assurer l’intérim à la présidence du pays, comme le stipule d’ailleurs la constitution bissau-guinéenne. Il lui incombera la lourde responsabilité d’organiser une nouvelle élection présidentielle dans les prochains 90 jours.
Par ailleurs, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est dit profondément attristé par la mort du président bissau-guinéen. Dans une déclaration à la presse, son porte-parole a indiqué « le Secrétaire général présente ses condoléances à la famille du Président décédé et au peuple de Guinée-Bissau. Il rend hommage au leadership du Président Sanha qui a guidé la Guinée-Bissau dans un moment particulièrement difficile de son histoire ».
« Le Secrétaire général est confiant dans le fait que les arrangements pour la succession qui sont prévus dans la Constitution de la Guinée-Bissau seront pleinement respectés. Il souhaite réitérer auprès des autorités nationales et du peuple de Guinée-Bissau le plein soutien des Nations Unies », a-t-il ajouté.