Les relations gréco-turques ont fait un "grand pas en avant" au cours des discussions menées vendredi à Athènes lors de la visite officielle à haute charge symbolique du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, selon une déclaration commune publiée vendredi soir.
ATHÈNES (AFP) - Les relations gréco-turques ont fait un "grand pas en avant" au cours des discussions menées vendredi à Athènes lors de la visite officielle à haute charge symbolique du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, selon une déclaration commune publiée vendredi soir.
"Un grand pas en avant a été fait dans la promotion des relations bilatérales, menant au renforcement de la paix et de la stabilité dans la région", indique la déclaration publiée à l’issue de la première réunion du Conseil supérieur de coopération gréco-turc auquel ont participé M. Erdogan et le Premier ministre grec Georges Papandréou ainsi qu’une dizaine de ministres de chaque pays.
Ce Conseil doit se réunir deux fois par an au niveau ministériel pour développer la coopération entre les deux pays, membres de l’Otan mais rivaux régionaux de longue date, qui ont été pour la dernière fois au bord d’un conflit armé en 1996.
Les Premiers ministres des deux pays se réuniront de leur côté une fois par an dans le cadre du Conseil, alternativement en Grèce et en Turquie, a précisé M. Papandréou à l’issue de la réunion.
M. Papandréou, qui fut au début des années 2000 l’artisan de la normalisation gréco-turque, a estimé que les deux pays partagent une "vision" pour vivre dans la paix et l’amitié, lors d’une conférence de presse après la réunion du Conseil.
"J’ai confiance que les pas innovants et courageux que nous tentons aujourd’hui paieront, car la volonté existe", a ajouté M. Papandréou à l’issue de la première journée de la visite officielle du Premier ministre turc, la première en Grèce depuis 2004.
Reçu par le chef de l’Etat Carolos Papoulias avant ses entretiens avec M. Papandréou, le Premier ministre turc avait dit espérer que sa visite "sera un début pour faire entrer les relations gréco-turques dans une meilleure phase".
M. Erdogan, dont la dernière visite officielle à Athènes remontait à 2004, a relevé que depuis qu’il est au pouvoir, il avait effectué "six visites officielles ou officieuses" en Grèce.
Avant sa venue, M. Erdogan avait assuré de la "solidarité" de son pays envers la Grèce, confrontée, outre ces attentats, à une grave crise financière qui pèse sur un climat social déjà très tendu.
M. Erdogan avait indiqué vouloir également discuter de la coûteuse course aux armements dans laquelle les deux pays sont engagés depuis plusieurs décennies.
Mais aucune décision n’a été annoncée sur une éventuelle réduction des armements.
Le vice-Premier ministre grec, Théodore Pangalos a qualifié de son côté de "honte nationale" les achats d’armes superflus du pays, appelant à un règlement "politique" des querelles avec la Turquie.
M. Pangalos s’exprimait devant un parterre d’hommes d’affaires grecs et turcs, réunis pour un forum à l’occasion de la visite de M. Erdogan.
Une vingtaine d’accords bilatéraux portant sur l’énergie, le tourisme, la culture et les transports ont été signés par les deux pays.
Athènes a notamment annoncé la signature d’un "accord bilatéral" pour le renvoi en Turquie des migrants clandestins affluant par milliers sur les côtes grecques, un sujet de contentieux entre la Grèce et la Turquie.
La ministre grecque de l’environnement et de l’énergie Tina Birbili et son homologue turc Taner Yildiz ont également signé un accord sur l’avancement du projet du gazoduc ITGI devant acheminer du gaz azerbaïdjanais jusqu’en Italie via la Turquie et la Grèce.
En invitant dès janvier, trois mois après son arrivée au pouvoir, son homologue turc, M. Papandréou avait affirmé sa volonté de relancer le rapprochement bilatéral, en panne depuis des années.
Mais les sujets de discorde restent nombreux, à commencer par Chypre ou les problèmes de délimitation des espaces aérien et maritime en mer Egée.