Le sommet européen s’ouvre ce jeudi à Bruxelles avec au programme le développement des relations de l’UE avec ses partenaires dans le monde. Officiellement, les dirigeants des Vingt-sept doivent se pencher sur la crise de la dette. Mais en coulisses, la brouille Reding-Sarkozy risque de monopoliser les débats.
Scandalisé par le dérapage de la Commissaire européenne, Viviane Reding, le président français, Nicolas Sarkozy, a promis hier de s’expliquer sur la politique française à l’égard des Roms à l’occasion de ce sommet de l’UE.
Pour sa part, la Commissaire Reding a exprimé hier soir ses "regrets" pour avoir établi un parallèle entre les expulsions de Roms et la seconde guerre mondiale. Confortée par le président de la Commission européenne, Josée Manuel Barroso, Mme Reding entend toutefois maintenir sa menace d’engager des poursuites contre Paris pour protester contre les renvois des Roms.
De son côté, le premier ministre français, François Fillon, a assuré, mercredi soir, à Bruxelles, que l’exécutif français allait démontrer que la reconduite des Roms tient compte de la législation européenne.
Mis à part le dossier des Roms, d’autres sujets figurent à l’ordre du jour de la réunion des dirigeants des 27 pays de l’UE, entre autres, les leçons tirées de la crise de la dette. Les 27 devraient donc plancher sur la possibilité de mettre en place de nouvelles sanctions contre les pays jugés trop laxistes, à l’initiative de l’Allemagne.
"L’Allemagne va soutenir des sanctions sévères", a réaffirmé mercredi soir à Bruxelles la Chancelière allemande Angela Merkel.
Par ailleurs, un accord sur l’aide au Pakistan ravagé par des inondations est également inclus au programme.
En outre, les dirigeants des 27 ont signé ce matin une convention de libre-échange entre l’UE et la Corée du Sud, mettant fin au véto brandi par l’Italie qui s’inquiétait des conséquences pour son industrie automobile. L’accord qualifié de "plus ambitieux jamais atteint" par l’Europe, prévoit notamment la suppression de droits de douane, ou encore l’élimination de barrières non douanières, à l’image de certaines réglementations et normes dans des secteurs comme l’automobile, les médicaments ou l’électronique grand public.
L’Italie, qui s’inquiétait de l’impact du texte pour son secteur automobile, bénéficie d’un report de six mois pour son application, prévue au 1er juillet 2011.