Le gouvernement français a donné hier en Conseil des ministres son agrément à la nomination par Alassane Ouattara d’un nouvel ambassadeur ivoirien à Paris, en la personne d’Ali Coulibaly.
Un communiqué de la présidence française précise que l’ex-journaliste Ali Coulibaly remplace par la même occasion l’ancien ambassadeur ivoirien acquis au camp Gbagbo, Pierre Kipré. Avant cette fonction d’ambassadeur en France, Coulibaly était jusqu’alors conseiller diplomatique d’Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale.
Trois ambassadeurs nommés par Alassane Ouattara bénéficient aujourd’hui d’un solide soutien de l’Occident. A la veille de Noël, l’Assemblée générale des Nations Unies avait entériné la nomination par Alassane Ouattara d’un nouvel ambassadeur ivoirien, Youssouf Bamba. Peu après, la Belgique avait reconnu la nomination à Bruxelles d’une chargée d’affaires désignée par M. Ouattara.
Cet agrément de la France survient alors que la Côte d’Ivoire était confrontée à de nouveaux heurts meurtriers hier. Six policiers et un civil ont trouvé la mort dans des échanges de tirs à l’arme lourde entre les partisans de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara.
Un couvre-feu a été instauré dans les fiefs d’Alassane Ouattara - Abobo et Anyama -, théâtre des affrontements sanglants hier mercredi. Le couvre-feu court de 19h à 6h et sera en vigueur jusqu’à demain vendredi 14 janvier 2011, selon un décret du président autoproclamé Laurent Gbagbo, relayé par la radio et la télévision publiques ivoiriennes.
En deux nuits, lundi et mardi, au moins onze personnes ont été tuées, dont huit parmi les forces de l’ordre, d’après le dernier bilan officiel. Les deux camps rivaux Ouattara et Gbagbo s’accusent d’être responsables des meurtres et enlèvements dans le pays. Pour leur part, les forces de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) indiquent que trois Casques bleus ont été "légèrement blessés" dans une "embuscade tendue par les forces pro-Gbagbo à Abobo".
Une nouvelle médiation africaine sous la houlette du Premier ministre kényan Raila Odinga est attendue ce week-end à Abidjan. A ce jour, l’Union africaine, tout comme la Cedeao, considèrent " l’usage de la force contre Gbagbo " comme un dernier recours.