Alors que l’autorité de Matteo Salvini, tenant d’une ligne dure envers les migrants, est contestée, six pays de l’Union européenne sont prêts à accueillir une partie des 147 migrants embarqués sur le navire humanitaire de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms, a affirmé le Premier ministre italien Giuseppe Conte.
"La politique ne peut jamais perdre de vue l’humanité"
Le navire humanitaire espagnol "Open Arms", transportant 147 migrants à bord, a obtenu, mercredi 14 août, l’autorisation de la justice administrative italienne à pénétrer dans les eaux territoriales malgré un décret du ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, le lui interdisant. Ce dernier avait signé ce décret début août, mais la justice l’a invalidé. Il a alors annoncé un recours "urgent" contre la décision, et a signé un nouveau décret.
Alors que les décrets du ministre d’extrême droite destiné à "empêcher l’entrée, le transit et l’arrêt dans les eaux territoriales du bateau de l’ONG Open Arms" nécessitent la signature du ministre de la Défense pour être validés, Elisabetta Trenta a décidé de ne rien faire. "Nous ne devons jamais oublier que derrière les polémiques…, il y a des enfants et des jeunes qui ont souffert de violences et d’abus de tous types. La politique ne peut jamais perdre de vue l’humanité", s’est-elle justifiée, selon les propos cités par Franceinfo.
Le bateau a néanmoins jeté l’ancre jeudi près de l’île italienne de Lampedusa au grand dam de Matteo Salvini. Dans une lettre ouverte adressée à ce dernier jeudi 15 août, le Premier ministre de l’Italie, Giuseppe Conte, a déclaré que six pays de l’Union Européenne - la France, l’Allemagne, la Roumanie, le Portugal, l’Espagne et le Luxembourg - ont décidé de leur tendre la main. Ils seraient prêts à recevoir une partie des migrants recueillis par l’Open Arms.
Mercredi, la ministre Elisabetta Trenta, soutenue par son homologue du Transport, Danilo Toninelli, avait déjà dépêché deux navires pour escorter l’Open Arms, dans un souci d’évacuer les 32 mineurs qui ont déjà passé deux semaines à bord.
Pour Matteo Salvini : "Humanité ne signifie pas aider les trafiquants et les ONG (…) L’humanité c’est investir sérieusement en Afrique, certainement pas d’ouvrir les ports italiens".
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