Chief Secretary to the Treasury, David Laws, speaks during a news conference at the Treasury Office, in central London, May 17, 2010. Britain’s new coalition government will hold an emergency budget on June 22, Chancellor of the Exchequer, George Osborne, announced Monday as he laid out plans to tackle the nation’s record deficit. The budget will be based on forecasts from a new independent body, he said, which will make an audit of everything from outstanding contracts to pension liabilities to assess the scale of the challenge facing the new administration. AFP PHOTO/Andrew Winning/Pool
LONDRES (AFP) - Un ministre libéral-démocrate du nouveau gouvernement de coalition britannique mené par les conservateurs a dû présenter ses excuses vendredi soir après que le Daily Telegraph eut révélé qu’il avait indûment perçu plus de 40.000 livres (47.100 euros) en notes de frais.
Le secrétaire d’Etat au Trésor David Laws, qui a rang de ministre, a admis les accusations, promis de rembourser les sommes perçues et s’est engagé à présenter son cas devant la commission d’éthique du Parlement.
M. Laws, un ancien banquier devenu millionnaire, a perçu en tant que député des indemnités réclamées pour des chambres louées dans des maisons appartenant à son compagnon, en contradiction avec la loi qui depuis 2006 interdit aux parlementaires "de louer un logement auprès d’un conjoint".
Le ministre a reconnu avoir réclamé pendant huit ans, entre 2001 et 2009, des indemnités - s’élevant jusqu’à 950 livres par mois selon le Telegraph - pour des chambres louées dans deux propriétés de son compagnon James Lundie.
Il s’est justifié en disant n’avoir cherché qu’à préserver le secret sur sa sexualité et sa relation avec M. Lundie, un secret qui aurait été brisé s’il avait réclamé les indemnités auxquelles un parlementaire en couple a droit.
Il a de plus assuré qu’il ne pensait pas violer la loi car M. Lundie et lui ne vivaient pas comme deux conjoints.
"J’ai commencé une relation avec James Lundie vers 2001", a expliqué dans un communiqué l’un des cinq ministres libéraux-démocrates du gouvernement. "Notre relation a été ignorée de nos deux familles et de nos amis pendant tout ce temps".
"A aucun moment, ne me suis-je senti en violation des règles qui depuis 2009 définissent le compagnon comme +le membre d’un couple qui, bien que non marié ou non engagé dans un partenariat civil, vit ensemble et se considère comme conjoints+", a-t-il déclaré.
"Bien que nous vivions ensemble, nous ne considérions pas comme conjoints, par exemple nous ne partagions pas nos comptes bancaires et nous avions des vies sociales séparées", a-t-il indiqué.
"Toutefois, j’accepte aujourd’hui que cela était ouvert à interprétation et je rembourserai immédiatement les coûts du loyer et les autres frais de logements que j’ai réclamés pour la période allant de quand les règles ont changé jusqu’à août 2009".
"Ma motivation tout du long n’a pas été le profit mais de simplement protéger notre vie privée et mon voeux était de ne pas révéler ma sexualité. Je regrette cette situation profondément, j’accepte que je n’aurais pas dû réclamer ces indemnités de cette manière et présente mes excuses", a-t-il conclu.
Un porte-parole du Premier ministre conservateur David Cameron a souligné que celui-ci "approuvait la décision de David Laws de se présenter devant la commission d’éthique du Parlement".
Ces révélations sont toutefois embarrassantes pour M. Cameron qui a promis d’assainir la politique, après le vaste scandale de l’été dernier sur les notes de frais indûment réclamées par des parlementaires.
Plus de la moitié des députés, dont certains n’avaient pas hésité à demander le défraiement de boîtes d’allumettes ou de nourriture pour chien, avaient abusé d’un système qualifié de "fondamentalement défectueux" par un audit indépendant.