Jose L. Cuesta/CORDON/SIPA
Un décret permettant l’exhumation de l’ancien dictateur Franco de son mausolée a été approuvé par le gouvernement socialiste espagnol vendredi. Une décision qui divise la population en Espagne.
Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a annoncé ses intentions peu de temps après avoir renversé le conservateur Mariano Rajoy.
"L’Espagne ne peut pas se permettre, en tant que démocratie consolidée et européenne, des symboles qui divisent les Espagnols", avait-il plaidé
Ander Gil, président du groupe socialiste au Sénat, a indiqué que l’objectif du gouvernement est d’en finir avec le "mausolée de culte à un dictateur" ou l’"anomalie démocratique". "Il est temps d’en finir avec des choses de ce genre", a-t-il précisé.
Francisco Franco a fait un coup d’État contre la Seconde république entre 1936 et 1939. Il a ensuite dirigé le pays jusqu’à sa mort en 1975. Le dictateur a par la suite été enterré au Valle de los Caidos avec le fondateur du parti fascisant de la Phalange, José Antonio Primo de Rivera.
Le mausolée, où est enterré Francisco Franco, situé à 50 kilomètres de Madrid, abrite également les corps d’environ 27 000 combattants franquistes et d’environ 10 000 opposants républicains.
De leur côté, les détracteurs ont indiqué que c’est un symbole de division et non de réconciliation. En effet, les corps des républicains ont été extraits des cimetières et de fosses communes sans l’aval de leurs familles.
Cette décision gouvernementale signe la division politique en Espagne. D’ailleurs, le Parti Populaire (PP, droite) a déjà annoncé qu’un recours sera déposé devant la Cour constitutionnelle.
"Il importe plus (à Pedro Sanchez) de ressusciter les fantômes du passé que de tenter de séduire les gens avec l’avenir. Il s’intéresse plus à rouvrir les blessures déjà cicatrisées de notre pire passé plutôt que de se concentrer sur notre meilleur présent", a dénoncé le leader du PP, Pablo Casado.
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(Sources : parismatch/Le Figaro)