La série noire ne fait que commencer pour la compagnie Costa après le naufrage de son paquebot « Costa Concordia » dans le sud de la Toscane vendredi soir. En effet, outre les répercussions de cet accident sur le marché des croisières dans toute l’Europe, l’intégrité et la compétence de l’ensemble de son équipage sont sérieusement pointées du doigt par les voyageurs. Devant leur manquement au devoir dans des urgences pareilles, les rescapés menacent de porter plainte contre l’équipage de la compagnie. « Ils nous ont tout simplement abandonnés », a déclaré l’un des passagers sur 20minutes.
Le naufrage du « Costa Concordia » vendredi dernier dans le sud de Toscane risque fort de relancer le débat sur la sécurité à bord de ces clubs de vacances. Les rescapés de Costa Concordia, outrés devant les attitudes adoptées par l’équipage du grand paquebot Costa Concordia au moment de l’accident, menacent de porter plainte. Apparemment, le tort touche tout le personnel du navire mais pas seulement le commandant et son second, déjà interpellés par la justice italienne pour homicide, naufrage et abandon de navire.
« L’organisation était bidon. Cet équipage était composé de lâches. Ils nous ont tout simplement abandonnés », s’était indigné Christophe, un rescapé qui voyageait à bord de Costa Concordia avec plusieurs membres de sa famille, dont ses deux enfants de 3 et 6 ans.
De son côté, Marie-Claude, qui a été la dernière à être évacuée par hélicoptère devait fulminer : « après le premier choc, on a vu les membres de l’équipage passer avec des gilets de sauvetage. Ils nous ont dit : tout va bien, restez à l’intérieur. En fait, ils en ont profité pour partir. Heureusement que le petit personnel, lui, est resté pour nous aider ». Au lendemain de l’accident, bon nombre des rescapés se sont réunis pour envisager une plainte commune à l’endroit de la compagnie et de l’ensemble de l’équipage de Costa Concordia.
Dans un entretien accordé à SudOuest, Olivier Carrasco, un bordelais rescapé du drame semblait plus que déterminé à engager des poursuites. « Ce qui s’est passé n’aurait jamais du arriver. Nous n’avons vu personne de Costa avant notre arrivée en France. J’ai l’impression que la compagnie n’était pas préparée à ça. Nous avons été livrés à nous même, dans une désorganisation totale. Il y a eu une heure et demie avant qu’il y ait une véritable alerte ».
Dans un communiqué, paru sur son site français dimanche, la compagnie Costa « présente ses excuses pour les souffrances et le désarroi subis par toutes ces personnes et adresse ses sincères condoléances aux familles des victimes ». « Il semblerait que le Commandant ait commis des erreurs de jugement ayant entraîné de graves conséquences : la route empruntée par le navire s’est avérée trop proche de la côte ; il semblerait que ses décisions dans la gestion de l’urgence n’étaient pas conformes aux procédures de Costa Croisière, procédures qui, dans certains cas, sont plus strictes que les règlementations internationales en vigueur », devait-elle reconnaitre entre autres devant les accusations formulées par le procureur en charge du dossier.
Devant toutes ces pluies d’accusations à l’endroit du numéro un de la croisière en Europe, l’avenir de Carnival, la maison mère américaine de Costa, est tout aussi menacé. Sa filiale Costa assure le transport de quelques 3 millions de passagers pour 16 navires. Des milliards d’euros de chiffres d’affaires sont ainsi compromis avec cet accident de Costa Concordia. D’autant plus que le trafic s’est considérablement accru depuis quelques années pour atteindre 5,4 millions l’an dernier.
En tout cas, plusieurs des rescapés de Costa Concordia, après le drame, sont bien résolus à ne plus partir en croisière pour ne plus avoir à revivre un tel cauchemar. Les réservations dans ce genre de clubs de vacances risquent ainsi de se tarir quelque peu pour un certain moment.
Avec 2500 tonnes de fioul dans ses coques, le Costa Concordia constitue un danger et pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’environnement marin, en cas de fuite.
Rappelons que le bilan provisoire suite au naufrage de ce grand paquebot vendredi soir fait actuellement état de 6 morts et d’une quinzaine de disparus et plus de soixante blessés. L’accident s’est produit près de l’île italienne du Giglio, dans le sud de Toscane.
Costa Concordia transportait à bord 4.229 personnes , dont plus de 3.200 touristes de 60 nationalités différentes. Il était le plus grand navire jamais construit en Italie avec 290 mètres de long pour 38 de large. Ce paquebot comprenait 58 suites avec balcons, cinq restaurants, 13 bars, cinq jacuzzis et quatre piscines. Costa Concordia devait arriver normalement à Marseille dimanche matin et repartir pour un nouveau circuit en Méditerranée quelques heures plus tard.