Timothy D. Easley/AP/SIPA
Les Danois sont en passe de réussir un objectif de santé publique majeur : éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici quinze ans.
Une étude relayée par la Ligue danoise contre le cancer alimente cet espoir en montrant l’efficacité conjointe de la vaccination et du dépistage.
Administré aux filles en 2008-2009, puis aux garçons en 2019, le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) est aujourd’hui gratuit. À 12 ans, 89 % des jeunes Danois, filles et garçons confondus, ont effectué la première injection. Ce chiffre se rapproche de l’objectif national fixé à 90 %. Ce haut niveau de couverture vaccinale est déterminant, puisque l’infection par le HPV constitue la principale cause du cancer du col de l’utérus.
Le programme de dépistage danois, bien qu’efficace, ne remplit pas totalement ses missions. Actuellement, 60 % des femmes acceptent l’offre de dépistage, alors que les autorités espéraient atteindre un taux de 70 %. Malgré cela, la situation reste encourageante. Le taux de récurrence du cancer reste inférieur à 10 pour 100 000 habitantes. Selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le seuil d’éradication sera atteint lorsque ce taux passera sous la barre des 4 pour 100 000.
Si la tendance se confirmait, le Danemark pourrait devenir le premier pays à éliminer ce type de cancer, potentiellement même avant 2040. En comparaison, la Suède vise une disparition de la maladie dès 2027, selon les Centres régionaux de cancérologie (RCC). En France, la couverture vaccinale est plus faible : en 2023, 54,6 % des filles de 15 ans avaient reçu au moins une dose et 44,7 % deux doses à 16 ans, d’après Santé publique France.
Cette dynamique montre qu’une combinaison efficace de prévention et de dépistage peut profondément transformer la lutte contre certains cancers.