Illustration - CFOTO/Sipa USA/SIPA
En Croatie, une "boîte à bébé" permet aux femmes de déposer leur nouveau-né de manière anonyme. Cette initiative a suscité la polémique.
En février, l’association Bethléem Zagreb a mis en place une "boîte à bébé" dans un quartier paisible de la capitale de la Croatie.
Baptisée "fenêtre de la vie" par le groupe religieux, une ouverture chauffée est discrètement intégrée au mur d’un couvent. Elle contient un petit lit destiné à accueillir anonymement des nouveau-nés non désirés, rapporte France 24.
Si quelqu’un l’ouvre, des détecteurs de mouvements déclenchent une alarme sur le téléphone de la responsable du groupe, Alberta Vrdoljak, et des religieuses. Ces dernières prendront immédiatement en charge l’enfant tout en prévenant les autorités policières et les services de santé compétents.
Par ailleurs, une caméra de surveillance est installée, mais son angle est étudié pour préserver totalement l’anonymat des personnes qui déposeraient un nourrisson.
Selon Alberta Vrdoljak, l’objectif est de "sauver des vies" et d’"éviter les infanticides". Cette initiative a été relancée après la découverte d’un bébé dans une poubelle par deux adolescents l’an dernier.
Pour Zvonimir Kvesic, également engagé dans l’association, ces dispositifs peuvent offrir une issue dans des situations critiques. "La société a besoin de ce genre d’initiatives, qui offrent une solution dans ces situations, qui sont rares, mais qui existent", a-t-il indiqué.
Cependant, plusieurs organisations féministes s’opposent à cette "boîte à bébé", qu’elles jugent "risquée, non encadrée et contraire aux droits fondamentaux de l’enfant".
Des ONG réunies sous le réseau des femmes croates ont demandé le retrait immédiat de cette boîte, accusée d’encourager des grossesses non désirées à terme. Selon elles, cela prive les femmes d’un véritable accompagnement, en les poussant vers des solutions de détresse peu sécurisées et mal encadrées.
Depuis plusieurs années, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU appelle les pays à abandonner ces dispositifs, "non conformes" à l’intérêt de l’enfant. L’association Bethléem a souligné qu’au moins dix pays européens ont recours à ces installations : l’Autriche, la Belgique, la République tchèque, l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie et la Suisse.
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