La guerre entre Kiev et Moscou n’est toujours pas terminée, onze semaines après le début de l’opération militaire russe sur le territoire ukrainien. Les États-Unis prévoient une extension du conflit.
Vladimir Poutine avait lancé l’offensive russe en Ukraine le 24 février, dans le but de "dénazifier" le pays. Soixante-dix-sept jours plus tard, l’invasion du territoire se poursuit, malgré les différentes sanctions infligées à Moscou.
Onze semaines après le début de cette crise, le service de renseignement américain anticipe la suite de la guerre. D’après sa cheffe, Avril Haines, M. Poutine pourrait étendre le conflit à la Transnistrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990. En effet, le dirigeant russe pourrait ne pas se contenter du Donbass, où son armée concentre actuellement ses efforts.
D’après Avril Haines, les Russes mettraient tout en œuvre en décrétant "une forme de mobilisation générale" pour atteindre cet objectif dans les prochains mois. Avec l’aggravation des pénuries alimentaires et de la hausse des prix de l’énergie, le chef du Kremlin espère que la détermination des États-Unis et de l’Union européenne va s’affaiblir.
La responsable du service de renseignement américain note que "la tendance actuelle augmente les chances que le président Poutine se tourne vers des mesures plus drastiques". Elle cite une possible "instauration de la loi martiale, la réorientation de la production industrielle ou une potentielle escalade militaire afin de libérer les ressources nécessaires".
Pour le moment, l’utilisation de l’arme nucléaire est écartée. Le service de renseignement américain pense en effet que V. Poutine "n’ordonnera l’usage de l’arme nucléaire que s’il perçoit une menace existentielle pour l’État ou le régime russe".
Mme Haines a toutefois prévenu que le dirigeant russe pourrait y avoir recours "s’il pense qu’il perd la guerre en Ukraine et que l’OTAN est soit en train d’intervenir, soit se prépare à intervenir".