Ce manque d’efficacité ne garantit pas le retour des migrants en situation irrégulière dans leur pays d’origine, mais aussi, cela encourage la migration irrégulière, selon la Cour des comptes européenne.
La Cour des comptes européenne a publié un rapport d’audit sur la migration irrégulière, qui porte sur la période allant de 2015 à la mi-2020. Lundi 13 septembre, elle a ainsi pointé "le manque d’efficacité" de la politique européenne pour garantir le retour des migrants en situation irrégulière dans leur pays d’origine.
Effectivement, sur les 500 000 personnes recevant l’ordre de quitter l’Union européenne chaque année, seul un tiers retourne dans leur pays d’origine ou de transit (par un retour volontaire ou forcé). Cette proportion est passée en dessous de 20 % quand il s’agit des retours vers des pays en dehors de l’Europe, note Le Figaro.
L’UE a conclu depuis le début des années 2000, des accords de réadmission avec 18 pays tiers pour favoriser ces retours. Entre 2016 et 2018, six arrangements juridiquement non-contraignants en matière de retour et réadmission, ont été également négociés. Selon les auditeurs, ces arrangements non-contraignants rencontrent plus de succès, grâce à leur caractère modulable.
D’après la Cour des comptes, les actions entreprises par l’UE pour renforcer la coopération avec les pays tiers, étaient pertinentes, mais elles ont donné peu de résultats.
Le responsable du rapport, Leo Brincat, a affirmé que le système de retour de l’UE produit l’effet inverse de celui escompté : il encourage plus qu’il ne décourage la migration irrégulière.
Durant un point de presse, il a annoncé que les migrants savent bien que les retours ne sont pas effectifs, alors cela peut effectivement les encourager à venir. Les auditeurs ont par ailleurs, signifié que parmi les nombreux outils dont dispose l’UE, la politique de visas est le seul qui a donné des résultats tangibles.
Dans ce rapport, les auditeurs ont recommandé à la Commission européenne d’adopter une approche plus souple lors de la négociation d’accords, de créer des synergies avec les Etats membres. L’objectif est de faciliter les négociations de réadmission, de renforcer les mesures incitatives pour les pays tiers et d’améliorer la collecte de données sur les réadmissions.
Leo Brincat a estimé que ces mesures incitatives pour la réadmission doivent être une politique de "carotte et bâton". Selon ses dires, il est nécessaire que l’UE parle "d’une seule voix" en la matière.
Il a également jugé "inquiétant" que les pays de l’UE n’aient toujours pas réussi à se mettre d’accord sur une réforme du système d’asile. Ce responsable a ainsi souhaité que cet audit "alimente le débat autour du nouveau pacte sur la migration et l’asile de l’UE".
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