Qualifié de vote historique, le Parlement catalan a adopté par 68 voix pour, 55 contre et 9 abstentions l’interdiction des corridas en Catalogne. Cette décision prendra acte à partir du 1er janvier 2012.
Après les Canaries en 1991, la Catalogne devient ainsi la deuxième communauté espagnole à interdire cette grande tradition taurine ibérique. Le vote du Parlement fait la joie des défenseurs des animaux, qui dénoncent les pratiques cruelles de la corrida. Une plate-forme anti-corrida avait alors réuni 180 000 signatures pour porter le débat à l’assemblée régionale.
Au Parlement, le débat a été particulière animé. La question a créé des divisions au sein même des principales formations. "Au-delà de la tradition et de l’esthétique, c’est un être vivant avec un système nerveux que l’on tue sur l’arène", a déclaré Anna Mulà, membre de l’organisation Prou ! (assez !) à l’ouverture du débat. C’est cette organisation qui a été à l’origine de la plate-forme anti-corrida.
"J’ai voté contre l’interdiction car je crois en la liberté", a déclaré José Montilla, président socialiste de la région. Par ailleurs, les députés contre l’interdiction ont avancé que cette décision infligera de lourdes pertes au secteur taurin, très présent dans la région. "Un spectacle de sang et de maltraitance n’a pas sa place dans une société moderne telle que la Catalogne du XXIe siècle", souligne de son côté Patricia Goma, députée d’Esquerra Republicana Catalunya.
Les aficionados catalans pourront encore se consoler en France où l’art de la tauromachie continue d’être autorisé dans quatre régions du sud. Toutefois, avec le débat universel sur la défense des animaux, la décision du Parlement catalan pourrait faire boule de neige. Les jours des arènes françaises sont donc peut-être déjà comptés.