Amnesty International a publié ce lundi 13 juillet un décompte du nombre de soignants décédés des suites de l’épidémie de Covid-19. Une estimation que l’ONG juge elle-même de "probablement largement sous-évaluée".
Au moins 3 000 soignants ont perdu la vie depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Tel est le décompte rendu public dans un rapport d’Amnesty International ce lundi 13 juillet. Ce chiffre a été obtenu dans 73 pays et à la date du 5 juin. L’ONG juge cette estimation de "probablement largement sous-évaluée", car ces décès ne sont pas officiels et non comptabilisés dans de nombreux pays. Le Royaume-Uni a recensé 540 victimes dans son personnel soignant, contre 507 aux Etats-Unis, 101 en Russie, 63 en, Espagne et 20 en Allemagne. Des chiffres que l’ONG met encore en doute sachant que l’Association russe des professionnels de santé a dénombré 545 décès de soignants début du mois de juin.
En France, le bilan des autorités faisait état de 16 décès du 1er mars au 30 juin. Parmi ces victimes figuraient 5 médecins, 4 aides-soignants, 1 professionnel de santé "autre" et 6 membres du personnel non-soignants. Selon Amnesty International, le début du décompte en France remonte fin avril. "Le chiffre national est probablement beaucoup plus élevé", souligne l’ONG sur le récit du Huffington post. D’autant plus que les chiffres dans les établissements sociaux et médico-sociaux, dont les Ehpad n’ont pas été pris en compte. Chez les libéraux, la CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France) a enregistré 46 décès à la date du 3 juin.
Outre les décès des soignants, Amnesty International a relevé des "cas alarmants" dans le monde. Des professionnels de santé ont "fait l’objet de représailles, qu’il s’agisse d’arrestations, de détentions, de menaces ou de licenciements", déplore l’ONG. Cette dernière a lancé un appel aux gouvernements pour qu’ils prennent au sérieux la vie des personnes œuvrant dans le secteur de la santé et exerçant des métiers essentiels. Les pays n’ayant pas encore atteint le pic de la pandémie doivent prendre des leçons sur les erreurs commises par les gouvernements qui n’ont pas su protéger les droits des travailleurs, a-t-elle ajouté.
>>> A lire aussi : Coronavirus aux Comores : un unique soignant s’occupe des malades