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Quand vient l’heure d’élire un nouveau pape, l’isolement des cardinaux devient total. Rien n’est laissé au hasard. Ni les communications, ni les repas.
Au sein de la résidence Sainte-Marthe (Vatican) et de la chapelle Sixtine, les 135 cardinaux doivent suivre des règles strictes, y compris à table. Pendant toute la durée du conclave, les repas sont préparés dans un cadre rigoureusement encadré. L’objectif : éviter toute tentative de communication avec l’extérieur. Ainsi, les plats servis sont modestes, sans fioritures ni présentations élaborées, comme le rapporte 20minutes.fr.
Les religieuses chargées de la cuisine privilégient les recettes locales. Le menu comprend de la soupe minestrone, des spaghettis ou encore des arrosticinis, servis avec des légumes bouillis. Des mets jugés austères, que certains médias italiens ont comparés à des menus d’hôpital.
Dès le XIIIe siècle, la question de l’alimentation était au cœur du conclave. En 1274, le pape Grégoire X avait imposé des règles strictes. Si aucun pape n’était élu après trois jours, les cardinaux étaient rationnés. Un seul repas par jour leur était servi. Après huit jours, il ne restait plus que du pain et de l’eau.
Ces règles ont été assouplies au XIVe siècle. Le pape Clément VI a permis aux cardinaux de bénéficier de repas complets. Toutefois, la vigilance autour de l’origine et du contenu des plats est restée de mise.
Les précautions ne visent pas uniquement la qualité des repas. Elles servent surtout à empêcher l’envoi ou la réception de messages. Dans le passé, certains plats fermés — comme les tourtes ou les poulets entiers — pouvaient dissimuler des billets.
Des objets du quotidien, comme les serviettes, ont également été utilisés pour faire passer des informations. À la Renaissance, des mesures strictes étaient déjà en place. Chaque plat était vérifié, chaque boisson examinée, sous surveillance constante.