La cérémonie de béatification du pape polonais Jean-Paul II (1920-2005) aura lieu aujourd’hui à Rome comme l’avait annoncé le Vatican le 14 janvier dernier. Cet événement intervient après que l’Eglise catholique ait reconnu un miracle suite à la guérison soudaine et inexpliquée de la sœur française Marie-Simon-Pierre de la maladie de Parkinson dans la nuit du 2 au 3 juin 2005. Une maladie dont Jean-Paul II, décédé le 2 avril 2005 à l’âge de 84 ans, avait lui-même souffert.
La procédure de canonisation du pape Jean-Paul II a été engagée dans des délais record le 28 juin 2005, moins de deux mois après sa mort, bien inférieurs à cinq ans habituellement requis. Le 13 mai 2005, son successeur allemand Benoît XVI a accédé à la demande du peuple - " Vox populi, Vox Dei " " la voix du peuple est la voix de Dieu " - qui réclamait au cours des funérailles de Jean-Paul II " santo subito santo subito " " Canonisez-le tout de suite ! ". Le Vatican explique cette rapidité par "l’imposante réputation de sainteté dont jouissait le pape Jean-Paul II pendant sa vie, à sa mort et après sa mort".
Le 19 décembre 2009, l’actuel souverain pontife a signé un décret attestant des vertus héroïques de son prédécesseur, en le proclamant " vénérable " de l’Eglise. Le dernier palier avant la béatification. La canonisation ce dimanche 1er mai 2011 fera de Karol Wojtyl, pape Jean-Paul II, un Bienheureux. Un événement attendu depuis décembre 2009, mais finalement organisé six ans et vingt-neuf jours après sa mort. La béatification exige l’existence d’au moins un miracle, et un second miracle est nécessaire pour accéder au rang des saints.
La sœur française Marie-Simon-Pierre, 50 ans, est affiliée à la Congrégation des Petites Sœurs des maternités catholiques. En 2002, elle travaillait à la maternité de l’Etoile à Puyricard, près d’Aix, lorsqu’elle avait été diagnostiquée atteinte de la maladie de Parkinson. Sa soudaine guérison était intervenue dans la nuit du 2 au 3 juin 2005, suite à ses prières dans lesquelles elle avait invoqué le nom de Jean-Paul II. Voici son témoignage publié par Le Monde en 2007 :
"Le soir même, j’entends une voix non identifiée qui me demande de reprendre mon stylo. Et là, miracle, mon écriture redevient lisible. A 4 heures du matin, je me lève d’un bond et fonce à la chapelle : ’Mon corps n’était plus le même. Mon bras s’est remis à marcher. Ma main gauche ne tremblait plus. Mon stylo courait sur le papier.’", avait-elle raconté. Pour la religieuse, c’est clair, elle était guérie " par l’intercession de Jean-Paul II".