Sur une marche militaire électro, les danseuses du Crazy Horse apparaissent au balcon surplombant la librairie du Palais de Tokyo, à l’occasion de la Nuit des Musées, le temple parisien de la création est noir de monde, un public jeune visiblement aux anges.
PARIS (AFP) - Sur une marche militaire électro, les danseuses du Crazy Horse apparaissent au balcon surplombant la librairie du Palais de Tokyo, à l’occasion de la Nuit des Musées, le temple parisien de la création est noir de monde, un public jeune visiblement aux anges.
A chaque heure de la soirée, les danseuses aux jambes interminables et à la plastique parfaite accueillent la foule, cinq minutes pour une relève de la garde qui n’a en commun avec Buckingham Palace que les célèbres bonnets à poils.
Les airs parfois blasés de certains habitués contrastent avec l’étonnement de beaucoup. L’exposition du collectif KIT surprend. "Quand fondra la neige où ira le blanc ?" L’inscription en lettres noires sur un vaste mur immaculé laisse perplexe Fernando, touriste portugais venu de Bruxelles.
Dans des vastes salles plongées dans l’obscurité, on peut s’initier aux plaisirs interdits du casino. Les tables de black-jack et de roulettes sont à peine éclairées par quelques spots rouges. On joue pour jouer, sans argent évidemment.
"Si tu joues noir ou rouge, t’as une chance sur deux", explique doctement le croupier. Rien ne va plus, le 36 est sorti, sous les bravos.
Dans le hall, un frigo ouvert n’a visiblement pas été évacué pour la soirée. "Il fait partie des pièces exposées ?", se demande à voix haute Maribel, brune Madrilène en visite à Paris qui félicite néanmoins cette initiative culturelle européenne.
Derrière le bâtiment, la tour Eiffel scintille, comme toutes les heures. Un brillant orchestre de salsa fait danser la foule sur le parvis.
Dans l’autre aile de l’imposant ensemble architectural inauguré en 1937, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, l’ambiance est plus feutrée. Les danseuses du conservatoire virevoltent devant celles en bleu de Matisse. Dans les autres salles du musée, c’est plutôt Mendelssohn ou Dvorak, du jazz et de la chanson.
De l’autre côté du parvis, on monte les platines pour la Discotok-Tok. L’espace habituellement réservé aux enfants s’est transformé en discothèque. En attendant l’arrivée des mixeurs du Baron, le célèbre club parisien, attendus en fin de soirée.
Les danseuses du Crazy réapparaissent une dernière fois à 23h30, trop tard pour les centaines de visiteurs qui affluent encore vers le Palais de Tokyo. Cette première participation avait pour titre "Let’s Go Crazy".
