Le parlement de Catalogne a adopté vendredi 27 octobre une résolution déclarant que la région devient un "État indépendant prenant la forme d’une République", avant d’entonner l’hymne indépendantiste. De nombreux pays mais aussi l’Union européenne ont annoncé qu’ils ne reconnaîtront pas cette indépendance.
Levée de boucliers en Europe et dans le monde. Quelques heures après, les autorités allemandes, anglaises, françaises, américaines, ainsi que l’Union européenne ont déclaré qu’elles ne reconnaîtront pas l’Etat autoproclamé de Catalogne. Affichant un soutien total au gouvernement de Madrid au nom du "respect de la Constitution espagnole" depuis le début de la crise catalane, l’Union européenne a été la première à réagir.
Berlin refuse de reconnaître l’indépendance de la Catalogne et soutient pleinement Madrid. Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a déclaré que Berlin soutenait la position "claire" de Mariano Rajoy, qui vise à ramener l’ordre et le calme. "Nous espérons que toutes les personnes concernées utiliseront les voies du dialogue et de la désescalade", a-t-il ajouté.
"Le Royaume-Uni ne reconnaît et ne reconnaîtra pas la déclaration unilatérale d’indépendance faite par le parlement régional catalan", a annoncé un porte-parole du gouvernement. "Elle est basée sur un vote qui a été déclaré illégal par les tribunaux espagnols. Nous continuons à vouloir voir l’Etat de droit maintenu, la Constitution espagnole respectée, et l’unité préservée", renforce-t-il.
Emmanuel Macron a également apporté son "plein soutien" aux autorités centrales espagnoles, en marge d’un déplacement en Guyane, vendredi. "Je l’ai toujours dit, moi j’ai un interlocuteur en Espagne, c’est le Premier ministre Rajoy et je n’ai pas de commentaire à faire sur des sujets qui sont des sujets intérieurs", a déclaré le président français à la presse.
Les Etats-Unis se sont également exprimés. "La Catalogne fait partie intégrante de l’Espagne, et les Etats-Unis soutiennent les mesures constitutionnelles du gouvernement espagnol visant à maintenir l’Espagne forte et unie", a indiqué la porte-parole du département d’Etat.
"Le Canada reconnaît une Espagne unie", a déclaré à la chambre des Communes Andrew Leslie, secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères. "Un dialogue entre l’Espagne et la Catalogne au sein du cadre constitutionnel demeure la meilleure voie à suivre", a-t-il continué.
Selon le ministère turc des Affaire étrangères, "la décision unilatérale du parlement catalan est incompatible avec la Constitution et les lois espagnoles, et ne reflète pas la volonté publique de l’Espagne ou de la région". Ankara "espère qu’une solution fondée sur la démocratie et l’Etat de droit sera trouvée".
"Pour l’Union, rien ne change. L’Espagne reste notre seule interlocutrice", a écrit Donald Tusk, président du Conseil de l’Union européenne qui représente les 28 Etats membres. Ce dernier a parallèlement appelé Madrid à "favoriser la force de l’argument plutôt que l’argument de la force".
>>>Indépendance de la Catalogne : Mariano Rajoy destitue le président catalan