Le pape a rédigé une lettre dans laquelle il propose 21 mesures dédiées à l’accueil des migrants. Le chef de l’Eglise s’oppose à toute tentative de restriction de l’immigration.
A l’occasion de la 104ème ‘journée mondiale du migrant et du réfugié’ du 21 août 2017, le pape François a rédigé une lettre annuelle datée du 15 août. Celle-ci contient 5 pages dans lesquelles il est possible de lire 21 mesures sur la question de la migration. lLe pape François souhaite notamment que l’immigration illégale devienne légale. Pour ce faire, il interpelle aussi bien les pays d’origines que les pays d’accueil.
Une des raisons qui motive le pape à l’accueil sans restrictions des migrants est claire. Il estime que "tout immigré qui frappe à notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus-Christ, qui s’identifie à l’étranger de toute époque, accueilli ou rejeté". Dans ses mesures, le chef de l’Eglise encourage "l’octroi de visas humanitaires" et "le regroupement familial".
Dans sa lettre, le pape incite à la mise en place d’un accueil des migrants qui devrait être mieux encadré. Un accueil qui serait à la fois généreux et légalement structuré. Aucune notion d’éventuelle restriction migratoire n’a été évoquée dans les mesures papales. Pour rappel, le 1er novembre 2016, à son retour de Suède, pape François a déjà fait allusion à des restrictions pouvant être justifiées à cause des capacités d’accueil insuffisantes.
Par le biais de ces mesures, le pape a visiblement l’intention de mettre la pression sur la communauté internationale pour l’adoption de deux accords globaux avant fin 2018. Des accords se rapportant aussi bien aux réfugiés qu’aux migrants.
1. Développer les ‘possibilités d’entrées sûres et légales’ dans les pays de destination : notamment par ‘l’octroi de visas humanitaires’ délivrés selon un mode ‘étendu et simplifié’ et favoriser ‘le regroupement familial’.
2. Multiplier les ‘corridors humanitaires pour les réfugies les plus vulnérables’ pour éviter les filières illégales.
3. Créer un système de ‘visas temporaires spéciaux’ pour ‘ceux qui fuient les conflits dans les pays voisins’.
4. Ne pas recourir aux ‘expulsions collectives et arbitraires’ de réfugiés et de migrant non ‘adéquates’ surtout quand elles renvoient des personnes dans des pays qui ‘ne peuvent garantir le respect de la dignité et des droits fondamentaux’.
5. ‘Toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale’ : par conséquent ‘former adéquatement le personnel préposé aux contrôles de frontière’ pour que le « premier accueil » des migrants et des réfugiés soit ‘approprié et digne’.
6. Trouver des ‘solutions alternatives à la détention pour ceux qui entrent sur le territoire national sans autorisation’.
7. Dans le pays de départ, créer un système d’immigration légale pour agir ‘contre les pratiques de recrutement illégal’ par des filières.
8. Dans le pays d’arrivée, ‘assurer aux migrants une assistance consulaire’, le ‘droit de toujours garder sur soi les documents d’identité personnels’, un accès à la justice, ‘la possibilité d’ouvrir des comptes bancaires’, la ‘garantie d’une subsistance minimum vitale’.
9. Que soit accordée dans le pays d’arrivée ‘la liberté de mouvement, la possibilité de travailler et l’accès aux moyens de télécommunications’.
10. Pour ceux qui désirent rentrer dans leur pays la mise en place de ‘programmes de réintégration professionnelle et sociale’.
11. Protéger les ‘mineurs migrants’ en évitant ‘toute forme de détention’ et en assurant ‘l’accès régulier à l’instruction primaire et secondaire’.
12. Octroyer une nationalité à tous les enfants ‘à la naissance’.
13. Lutter contre ‘l’apatridie’ de migrants et réfugiés en créant une ‘législation sur la citoyenneté’.
14. Accès sans limite des migrants et des réfugiés ‘à l’assistance sanitaire nationales et aux systèmes de pension » et « transfert de leur contribution en cas de rapatriement’.
15. Garantir à ‘tous les étrangers présents sur le territoire la liberté de profession et de pratique religieuse’.
16. Promouvoir ‘l’insertion socio-professionnelle des migrants et des réfugiés, garantissant à tous - y compris aux demandeurs d’asile - la possibilité de travailler, des formations linguistiques et de citoyenneté active’.
17. Prévenir les « abus » du travail productif de ‘mineurs migrants’.
18. Favoriser ‘le regroupement familial - y compris des grands-parents, des frères et sœurs et des petits-enfants - sans jamais le soumettre à des capacités économiques’.
19. Renforcer l’attention et le soutient aux migrants, réfugiés, demandeurs d’asile ‘un situation de handicap’.
20. Aider davantage les pays en voie de développement qui accueillent des réfugiés.
21. Intégrer ‘sans supprimer’ chez les migrants leur ‘identité culturelle’ par une ‘offre de citoyenneté’ qui soit ‘dissociée des capacités économiques et linguistiques’ et par une ’offre de parcours de régularisation extraordinaire pour les migrants qui peuvent faire valoir une longue présence dans le pays’.
(Source : lefigaro.fr)
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