La contestation contre l’assouplissement des lois anticorruption s’est amplifiée en Roumanie conduisant le gouvernement à abroger le décret controversé.
Le Premier ministre a annoncé samedi lors d’une déclaration publique que le gouvernement allait se réunir dimanche "pour abroger ce décret", affirmant qu’il ne souhaitait pas "diviser la Roumanie".
Après les manifestations massives qui ont secoué la Roumanie ces dix derniers jours, le décret qui assouplissait la législation anticorruption va finalement être retiré. "Nous aurons un conseil des ministres extraordinaire pour retirer le décret (...) et trouver un moyen légal pour être sûr qu’il n’entrera pas en vigueur", a annoncé le chef du gouvernement, Sorin Grindeanu, lors d’un discours retransmis à la télévision. L’annonce est intervenue après que le président du parti social-démocrate (PSD) Liviu Dragnea a admis, dans l’après-midi, la nécessité de chercher une issue à la crise qui risquait de s’enliser.
People marching towards the Parliament House against #CORRUPTION in #romanianprotests pic.twitter.com/pPXHXI2qFN
— Ionut Florescu (@icflorescu) 4 février 2017
Le décret voulait notamment faire en sorte que les faits d’abus de pouvoir ne soient passibles d’une peine de prison dans le seul cas où le préjudice excède 44 000 euros. Les magistrats ont vivement critiqué les décisions du gouvernement, et le président, Klaus Iohannis, a dénoncé les dérapages de l’exécutif dirigé par Sorin Grindeanu, mis en place par Liviu Dragnea accusé d’emplois fictifs. "Aujourd’hui, c’est une journée de deuil pour l’Etat de droit", avait déclaré le chef de l’Etat.
Avec 200 000 à 300 000 manifestants selon les médias, le mouvement a atteint une ampleur inédite depuis la révolution de 1989, qui avait mis fin au pouvoir communiste dans le pays.