Cette découverte, faite par des chercheurs européens, ouvre la voie à un vaccin contre le virus Zika à l’origine des problèmes de microcéphalie chez le fœtus.
La nouvelle a été rendue publique ce jeudi dans la revue scientifique Nature. A l’issue des travaux menés en laboratoire, les scientifiques ont affirmé que les anticorps ont pu "neutraliser" à la fois Zika et le virus voisin de la dengue, "ce qui pourrait aboutir au développement d’un vaccin universel" protégeant contre les deux maladies.
Relation étroite entre la dengue et le zika
Alors que les virus de la dengue et du Zika appartiennent tous à la famille des flavivirus, cette découverte coïncide avec une autre étude, également publiée jeudi. Cette dernière suggère que la récente explosion du virus Zika en Amérique latine pourrait avoir été causée par une exposition préalable à la dengue. Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Imperial College à Londres, qui avaient déjà les anticorps capables de neutraliser la dengue ont sélectionné deux anticorps EDE capables de la stopper la dengue. Ils ont ensuite découvert que l’un d’entre eux agissait efficacement pour "neutraliser" le virus Zika. Ils sont parvenus à rétablir l’endroit précis où celui-ci vient s’établir sur la protéine d’enveloppe du virus Zika et ont remarqué que celui-ci était le même sur le virus de la dengue.
Une découverte totalement "inattendue"
Félix Rey, responsable du laboratoire de virologie structurale à l’Institut Pasteur (Paris) et ayant dirigé l’étude a confié sur 20 Minutes que la découverte était "totalement inattendue". Juthathip Mongkolsapaya, un autre chercheur a renchéri qu’il s’agit des "premiers anticorps très puissants" détectés contre le Zika. L’épidémie qui frappe surtout l’Amérique latine n’a encore aucun vaccin alors que la dengue dispose un développé par le laboratoire français Sanofi.
Mise en place d’un essai clinique
Dans une étude distincte publiée jeudi par la revue Nature Immunology, il a été révélé qu’une exposition préalable à la dengue pourrait accroître l’infection par le virus Zika. Des chercheurs, dont plusieurs ont participé à la première étude, ont découvert que la majorité des anticorps produits par les personnes contaminées par la dengue facilitaient la réplication du virus Zika. Ce qui expliquerait la virulence de l’épidémie de Zika en Amérique latine, où de nombreuses personnes ont également attrapé la dengue. Pour l’instant, "il nous reste tout à faire, notamment mettre en place un essai clinique ce qui risque de prendre du temps", a déclaré Félix Rey estimant que les deux études se complètent.