Ronald Zak/AP/SIPA
Le Danemark adopte mardi sa réforme du droit des étrangers visant à dissuader les candidats à l’asile de s’aventurer dans le pays scandinave, au prix d’entorses aux conventions internationales.
Le Premier ministre du Danemark Lars Løkke Rasmussen assume entièrement la paternité de ce qu’il qualifie de "projet de loi le plus mal compris de l’histoire du Danemark".
Des mesures chocs
Malgré les reproches lancés par les Nations unies, l’Union européenne, l’OSCE et les organisations humanitaires, Lars Løkke Rasmussen maintient l’idée que l’immigration est la principale préoccupation de 70% des Danois. Le projet de loi, critiqué par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) de nourrir "la peur et la xénophobie", prévoit en effet de confisquer les biens des migrants, de réduire leurs droits sociaux, et de prolonger les délais de regroupement familial et d’octroi du permis de séjour permanent.
Un "choix impossible"
Face à cette décision controversée, les organisations internationales se sont effarées quant aux restrictions imposées aux conditions de séjour et au regroupement familial. Copenhague est en effet déterminé à porter de un à trois ans le délai avant lequel le regroupement familial est ouvert aux demandeurs d’asile qui bénéficient d’une protection provisoire. D’après Amnesty International, ces migrants seront confrontés à "un choix impossible". "Soit les migrants vont entreprendre avec leurs enfants et leurs proches des voyages périlleux, soit ils vont les laisser sur place et connaître une séparation prolongée tandis que les membres de leur famille continuent à souffrir des horreurs de la guerre", a commenté Gauri van Gulik, directrice adjointe d’Amnesty International sur le récit de Sud Ouest.
Dissuader les demandeurs d’asile
En ce qui concerne la mesure de confiscation, la police pourra désormais fouiller les bagages et saisir l’argent liquide au-delà de 10 000 couronnes (1 340 euros) ainsi que les objets valant plus que cette somme. Les demandeurs d’asile peuvent toutefois garder leurs alliances et les autres objets de valeur sentimentale. Le Danemark renforce toutes les mesures afin de rendre le pays moins attractif en publiant des encarts dans la presse arabophone, en resserrant les conditions de séjour ou encore en baissant les prestations.
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