Illustration - SIPA
Abdul Rahman Haroun, 40 ans, avait réalisé un véritable exploit en franchissant à pied les 50 kilomètres du tunnel sous la Manche pour rejoindre l’Angleterre au cours de l’été dernier. Son acharnement semble avoir payé. Selon ses avocats, il a obtenu l’asile au Royaume-Uni.
Ce Soudanais avait été arrêté dans le Kent en août 2015, près de la sortie du tunnel sous la Manche. S’il n’est pas parvenu jusqu’à Folkestone, l’extrêmité anglaise du tunnel, il a néanmoins réussi à passer la frontière. Un fait rarissime avait affirmé un porte-parole d’Eurotunnel : "Ce type d’intrusion criminelle dans le tunnel sous la Manche est un événement extrêmement rare, à la fois illégal et très dangereux. Je ne sais pas comment il a pu passer à travers les différents moyens de protection". Le migrant aurait parcouru une cinquantaine de kilomètres à pied.
Ce lundi, ses avocats indiquent qu’il a obtenu l’asile au Royaume-Uni. Abdul Rahman Haroun, 40 ans, incarcéré à la prison de Elmley, a comparu devant le tribunal de Canterbury (sud-est de l’Angleterre) pour obstruction à la circulation dans le tunnel par visioconférence. Cette infraction est passible de deux ans de prison, mais comme l’a fait savoir les avocats, l’audience a été ajournée au 18 janvier. Les juges réétudierons son dossier au vu de son nouveau statut de réfugié. En attendant, il été remis en liberté sous caution, avec obligation de se présenter à la police une fois par semaine.
Ses avocats avaient réclamé que leur client soit placé sous la protection de l’article 31 de la convention de 1951 de l’ONU qui veut que les États n’appliquent pas de sanctions pénales aux réfugiés arrivés sur leur sol sans autorisation, s’ils arrivent directement du territoire où leur vie ou leur liberté est menacée.
