Le Sénat espagnol a donné son feu vert définitif à la limitation de l’avortement pour les mineures. Le texte indique que les mineures ne pourront plus avorter sans le consentement de leurs parents.
L’Espagne fait un pas pour restreindre l’accès à l’Interruption volontaire de grossesse (IVG). "Le gouvernement et le Parti populaire (PP) ont achevé mercredi l’une des grandes réformes de la législature, le tout avec un minimum de rébellion en interne", rapporte le journal espagnol El Mundo après l’approbation par le Sénat de la réforme de la loi sur l’avortement. La réforme a été adoptée à 145 votes pour, 89 contre et cinq abstentions, après plus de trois heures et demie de débat.
Désormais l’IVG sera interdit aux mineures sans consentement parental alors qu’auparavant, une mineure pouvait avorter librement. La réforme prévoit plus précisément que "pour l’interruption volontaire de grossesse d’une mineure [...], en plus de la manifestation de sa volonté, le consentement exprès de ses représentants légaux sera nécessaire". Il s’agit d’une version assouplie par rapport au projet de loi initial, qui prévoyait de n’autoriser l’IVG qu’en cas de viol ou de grave danger pour la vie de la femme enceinte.
Pour calmer la polémique autour de cette réforme, la sénatrice Maria Dolores Pan, du Parti populaire (conservateur) au pouvoir tente d’expliquer que la réforme sur l’avortement vise à aider les parents à instaurer une relation de confiance avec ses enfants afin de mieux les conseiller. Cette modification cherche à "rendre aux pères et aux mères la capacité de conseiller leur fille et d’être à ses côtés dans ce moment si difficile de sa vie".
De son côté, Laura Berja, sénatrice du Parti socialiste, principal parti d’opposition, a indiqué que "c’est une réduction des droits". Elle a affirmé en outre qu’il s’agissait d’une "initiative qui ne répond pas à une demande sociale et que cela ne va pas éviter que les jeunes avortent".