La majorité des Français remercie les Etats-Unis car, selon eux, ils ont le plus participé à la défaite de l’Allemagne nazie, révèle une étude exclusive de l’Ifop pour Metro News.
Cette année marque la commémoration du soixante-dixième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une étude historique réalisée par l’Ifop pour Metro News a dévoilé qu’avec un temps de recul et de réflexion, le titre du principal vainqueur est attribué aux Etats-Unis plus qu’à l’URSS.
Des résultats surprenants
Alors que l’Ifop a commencé à recueillir l’avis des Français à la Libération depuis la fin de la guerre, les résultats obtenus en 2015 sont assez surprenants. À la question : "Quelle est, selon vous, la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne en 1945 ?", 54% des personnes enquêtées cette année ont répondu : "les Etats-Unis". Toutefois, en mai 1945, la majorité des Français (57%) ont préféré l’URSS contre seulement 20% pour les Américains.
Inversion du jugement dans les années 90
Le recul a permis aux Français d’y voir un peu plus clair. "Pendant longtemps, l’URSS de Staline était, aux yeux d’une écrasante majorité, l’artisan de la défaite de l’Allemagne nazie. Dans les années 90, le jugement s’est complètement inversé", souligne Jérôme Fourquet le directeur du département opinion de l’Ifop. Virginie Sansico, historienne spécialiste de la Seconde Guerre mondiale y voit une certaine logique en évoquant la situation sous De Gaulle, où régnait l’anti-atlantisme. Il y avait en outre l’influence du Parti communiste qui a toujours valorisé les Soviétiques, ajoute l’historienne et enfin elle a évoqué la période de rupture dans l’opinion dans la mesure où les premières commémorations du Débarquement appuyées par l’Etat n’ont eu lieu qu’en 1984, organisées par Mitterrand.
Influence culturelle des Etats-Unis
Les avis divergent quant il s’agit de définir l’identité du vainqueur de la guerre. Pour les sympathisants du Front de gauche, par exemple, les Américains et les Russes se trouvent sur un pied d’égalité, à 32% chacun. Mais selon l’historienne, la localisation et l’âge sont des facteurs déterminants et cette année, dans la dernière étude de l’Ifop, 59% des moins de 35 ans attribuent la victoire aux USA contre 52% chez leurs aînés. "Les jeunes ont grandi dans un monde où la mémoire du Débarquement est très présente et où, surtout, l’influence culturelle des Etats-Unis n’est plus à démontrer", commente Virginie Sansico.