L’arrêt des soins pour une femme enceinte cliniquement morte a été autorisé par Haute Cour de justice irlandaise vendredi.
Se basant sur la constitution irlandaise qui reconnaît un droit à la vie à un enfant à naître, le personnel médical irlandais avait maintenu en vie cette femme enceinte cliniquement morte depuis le 3 décembre. Elle était atteinte d’une lésion cérébrale.
Après les multiples demandes de la famille d’interrompre les traitements, les juges ont fléchi vendredi. En effet, constatant que "L’état de la mère se dégrade à une telle vitesse et jusqu’à un tel degré qu’il ne sera pas possible que la grossesse se poursuive pendant encore longtemps ou jusqu’à une naissance en vie", la Haute Cour de justice de Dublin (Irlande) a finalement autorisé l’arrêt de son maintien en vie. La garder en vie constitue "un exercice futile qui n’a débuté qu’en raison de craintes de potentielles conséquences juridiques" et ne fait que "la priver de sa dignité et soumettre son père, son compagnon et ses deux jeunes enfants à une "détresse inimaginable "", a estimé la Haute Cour.
Dans ce pays à forte tradition catholique, cette décision suscitera de nombreux débats notamment sur les strictes règles d’avortement. "L’avortement y était interdit et aucune loi n’avait été votée pour faire appliquer une décision de la Cour suprême de 1992 en vertu de laquelle l’interruption de grossesse pouvait être permise en cas de danger pour la vie de la mère", rappelle Le Parisien. Ce n’est qu’en juillet 2013 qu’une loi autorisant "l’avortement si la poursuite de la grossesse fait courir à la femme un " risque réel et substantiel " pour sa vie et prévoit qu’en cas de risque de suicide, l’avis unanime d’un obstétricien et de deux psychiatres soit requis" a été votée. En cette période, le pays avait été secoué par le cas d’une femme qui s’est vue refuser un avortement alors qu’elle était en train de faire une fausse couche. Elle a fini par mourir d’une septicémie en octobre 2012.
Le ministère britannique de la Santé rapporte que 3 982 Irlandaises, dont 124 âgées de moins de 18 ans s’étaient rendues au Royaume-Uni, en 2012 pour un avortement.