Divorcés remariés : l’église prête à assouplir sa position ?

Ce que l’église catholique s’apprête à accorder est des plus extraordinaires. Elle est en effet prête à donner le feu vert à l’acceptation de certains cas de divorcés remariés à la communion eucharistique. Dans la même foulée, l’église conservatrice se déclare prête à s’ouvrir par rapport aux mœurs homosexuelles. Quoique non officielles, ces décisions sont pour l’heure contenues dans le document intermédiaire du synode en cours à Rome concernant la famille, publié lundi.

Ces objectifs sont notamment voulus par le pape pour étendre un nouveau règne catholique en accord avec son temps. on avait souvent critiqué le pape Bénoît XVI par rapport à son incapacité face à cette tâche. Ces orientations seront notamment discutées cette semaine au synode qui se terminera le dimanche 19 octobre par la béatification de Paul VI. Il reprendra par la suite à l’occasion d’une nouvelle session du synode pour l’année prochaine.

Si les textes sont déjà en cours, ils ne seront pourtant publiés officiellement que vers 2016. Le document précise d’ailleurs, « il ne s’agit pas de décisions prises, ni de perspectives faciles. Cependant, le chemin collégial des évêques et la participation du peuple de Dieu tout entier, sous l’action du Saint-Esprit, pourront nous guider vers des voies de vérité et de miséricorde pour tous. »

C’est le rapporteur général du Synode, cardinal Peter Erdö, archevêque de Budapest qui a la responsabilité de ces textes. Il prévient d’ailleurs, «  il ne faut pas se limiter à une annonce purement théorique et détachée des problèmes des personnes  » en s’attendant à une conversion missionnaire effective de la part des dirigeants catholiques.

En ce qui concerne l’accueil des personnes homosexuelles, le document spécifie clairement être contre le mariage entre les membres de même sexe. « L’Église affirme que les unions entre des personnes du même sexe ne peuvent pas être assimilées au mariage entre un homme et une femme  », comme le reporte le Figaro. Toutefois, une révision de jugement semble quelque peu éclairer cette décision en se posant ces questions essentielles « Les personnes homosexuelles ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne : sommes-nous en mesure d’accueillir ces personnes en leur garantissant un espace de fraternité dans nos communautés ? Souvent elles souhaitent rencontrer une Église qui soit une maison accueillante. Nos communautés peuvent-elles l’être en acceptant et en évaluant leur orientation sexuelle, sans compromettre la doctrine catholique sur la famille et le mariage ?  »

Il y a également une grande avancée sachant que l’Eglise s’engage dans ce document à reconnaître l’existence de ces unions autrefois sévèrement reniés. «  Sans nier les problématiques morales liées aux unions homosexuelles, on prend acte qu’il existe des cas où le soutien réciproque jusqu’au sacrifice constitue une aide précieuse pour la vie des partenaires.  » Et de prendre acte sur l’attention portée aux enfants des couples homosexuels, « l’église prête une attention spéciale aux enfants qui vivent avec des couples du même sexe, en insistant que les exigences et les droits des petits doivent toujours être au premier rang  ». Il semblerait que beaucoup d’homosexuels voulant se ranger dans la bannière de l’église pourront d’ici peu rencontrer une probable acceptation de leur état d’être.