La chancelière allemande a reconnu que Paris a engagé un programme de réformes « impressionnant » lors d’une conférence de presse commune avec Manuel Valls. Le premier ministre assure que son gouvernement s’y attèle.
"Les réformes, nous allons les faire", a assuré le chef du gouvernement dont les propos sont rapportés aujourd’hui par Le Figaro. Manuel Valls a affirmé, la semaine dernière à l’Assemblée nationale, lors de son discours de politique générale, comme en prévision de son entretien avec Angela Merkel que « la France décide elle seule de ce qu’elle doit faire ».
Le premier ministre a rencontré la chancelière allemande, ce lundi, à Berlin. Leur entrevue, la toute première, devait durer vingt minutes, d’après l’agenda communiqué. Un déjeuner de travail et une conférence de presse commune au cours de laquelle la chancelière a déclaré concéder à la France un programme de réformes "impressionnant", a suivi.
Le premier ministre espérait beaucoup de cette rencontre avec la chancelière : « Il souhaite établir une relation personnelle avec Angela Merkel et qu’elle puisse mesurer qu’elle a affaire à un premier ministre qui tient la route », affirmait-t-on du coté de Matignon.
Avec les mauvaises nouvelles qu’il a dans ses valises pour Berlin, Manuel Valls est plutôt mal parti. Paris est de nouveau contraint de revoir à la baisse ses ambitions en matière de finances publiques. S’il comptait ramener ses déficits sous la barre des 3% en 2015, 2017 semble plus raisonnable. La France manque depuis une dizaine d’années à ses engagements.
Les pourparlers s’annoncent laborieux entre Valls et Merkel. La semaine dernière, le premier ministre a assuré qu’il ne se rendait pas en Allemagne « pour s’excuser auprès de la chancelière ». Il ne veut ni « quémander », ni « réclamer », ni « négocier » mais « expliquer », affirmait-on du côté de la primature.
« Il souhaite convaincre sur les réformes conduites en France », assure l’entourage du premier ministre en citant le pacte de responsabilité, les négociations sur les seuils sociaux dans les entreprises ou encore le texte sur la croissance et le pouvoir d’achat en cours d’élaboration à Bercy. « Il y a aussi en Allemagne un débat vif sur l’orientation de l’Europe », ajoute-t-on en pointant le recul de la croissance de 0,2 % au deuxième trimestre et le déficit chronique d’investissement dont souffre le pays.
Manuel Valls s’est rendu en Allemagne pour comprendre « le logiciel du pays », dit-on. Il y rencontrera les syndicats allemands au cours de son déplacement qui devait au départ durer deux jours pleins, mais le discours sur l’Irak qu’il doit prononcer mercredi à l’Assemblée nationale a contraint le premier ministre à écourter la durée de son déplacement.