Le pape a décrit dimanche une " Europe fatiguée ", affectée par " la culture du déchet" et la crise.
Dimanche devant la communauté de Sant’Egidio, le souverain pontife a évoqué l’Europe, un sujet dont il ne parle pas très souvent, observe Le Figaro. Et lorsqu’il livre sa vision du Vieux continent, ses appréciations ne sont guère optimistes.
Pour le pape, " l’Europe est fatiguée ". Elle est particulièrement affectée par " la culture du déchet ", regrette le pontife argentin, arguant qu’ " il suffit de penser au taux de natalité en Europe ".
Il a poursuivi son récit en dénonçant le rejet de la société envers les personnes âgées, " avec ces attitudes derrière lesquelles se trouve une forme d’euthanasie cachée ", s’insurge même le pape.
" La crise est tellement grande que l’on rejette aussi les jeunes, il suffit de penser aux 75 millions de jeunes de moins de 25 ans qui n’ont ni travail ni formation, cela se passe aujourd’hui dans cette Europe fatiguée ", déplore-t-il.
Le Vieux Continent " a renié ses racines et nous devons l’aider à les retrouver ", lance ainsi le pape devant les fidèles. En septembre prochain, ce dernier se rendra en Albanie, notamment à Tirana sa capitale.
Sachant qu’il s’agit de l’ " un des pays les plus marginalisés ", à majorité musulmane, Sébastien Maillard - vaticaniste, spécialiste de l’Europe pour le quotidien La Croix - estime que le message dont le pontife veut faire passer à travers ce choix est on ne peut plus clair : " François veut réveiller l’Europe, en lui montrant qu’elle retrouvera ses racines dans l’ouverture aux autres, pas dans un repli identitaire ". Lui d’asséner encore " Les Français, emblématiques aujourd’hui de cette fatigue, ne peuvent que se sentir visés ".