Irlande : 800 cadavres de bébés découverts dans la fosse septique d’un couvent

Vive émotion en Irlande où 800 cadavres de bébés viennent d’être découverts dans la fosse septique d’un ancien couvent appelé The Home et situé à Tuam, dans l’ouest du pays. 

L’établissement, opérationnel de 1925 à 1961, était tenu par les sœurs du Bon Secours qui y accueillaient des jeunes filles confrontées à une grossesse illégitime. Après leur naissance, les bébés étaient confiés aux nonnes qui les élevaient dans des conditions épouvantables. " Ils étaient à peine nourris et ne recevaient que les soins médicaux les plus élémentaires ", relate dhnet.be, citant des documents historiques relayés par The Daily Mail et The Independant.

Ceux qui étaient bien portants ont été alors "adoptés ou vendus à des couples riches sans enfant " tandis que ceux ayant attrapé la rougeole, la tuberculose ou la pneumonie du fait de cette négligence de la part des sœurs " ont été abandonnés à leur propre sort ", révèle-t-on.

Suite à cette découverte macabre, plusieurs femmes qui ont séjourné dans ce couvent ont décidé de saisir la justice pour demander l’ouverture d’une enquête. Par ailleurs, un monument sera érigé en mémoire des 800 victimes sur l’initiative de l’église catholique irlandaise. 

Cette affaire éclate au moment où le pays se retrouve devant un autre scandale du passé, impliquant encore des organisations confessionnelles. Un rapport de mille pages, publié mardi, a mis en évidence les traitements à caractère esclavagiste dont furent victimes des milliers de jeunes filles au cours de leur admission au sein de l’une des 10 Blanchisseries Madeleine. 

Selon le document, près de 10 000 femmes - dont la plus jeune n’avait que 9 ans - rendues coupables pour avoir déshonoré leur famille, y ont été envoyées entre 1922 et 1996. Au cours de leur internat qui durait en moyenne un an, elles ont fait l’objet de "pressions psychologiques et physiques" de la part des religieuses, indique encore le rapport. Le document de préciser que 1 sur 10 de celle qui y ont séjourné y ont laissé leur vie. 

D’ailleurs, les restes de plus de 100 pensionnaires, " inhumées dans des tombes sans noms " avaient été découverts en 1993 dans l’un des 10 bâtiments qu’un promoteur immobilier venait d’acquérir. 

Sur le site " Magdalene Survivors Together ", une des rescapées de cette maltraitance témoigne : " J’avais 12 ans quand j’ai été enlevée de mon école et placée, contre ma volonté, dans la Blanchisserie Madeleine de New Ross. On m’a dit qu’on continuerait mon éducation là-bas, mais c’était faux. La journée, je travaillais à la blanchisserie. Un jour, les inspecteurs scolaires sont venus et j’ai dû me cacher sous un tunnel, je suppose que c’est parce que je n’étais pas censée travailler. Les nonnes ont détruit ma vie ". 

Ayant longtemps décliné toute responsabilité dans cette affaire, l’Etat irlandais a fini par reconnaître son implication. Mardi, le premier ministre Enda Kenny s’est excusée publiquement auprès de " celles qui sont passées à divers titres par les blanchisseries Madeleine ", rapporte ainsi le site afriquemonde.org.