Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a déclaré dimanche qu’il était "urgent" d’éviter des "affrontements" et d’apaiser les tensions entre les deux Corées, après le torpillage d’un navire de guerre sud-coréen attribué au régime de Pyongyang.
SEOGWIPO, Corée du Sud (AFP) - Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a déclaré dimanche qu’il était "urgent" d’éviter des "affrontements" et d’apaiser les tensions entre les deux Corées, après le torpillage d’un navire de guerre sud-coréen attribué au régime de Pyongyang.
Mais le chef du gouvernement chinois, qui s’exprimait après un sommet en Corée du sud avec son homologue japonais Yukio Hatoyama et le président sud-coréen Lee Myung-Bak, n’a fait aucune allusion à un éventuel ralliement chinois à la condamnation de la Corée du Nord, alliée de Pékin.
"La tâche urgente maintenant, c’est de désamorcer l’impact de l’incident du Cheonan (le navire sud-coréen coulé, ndlr), de changer une situation tendue et d’éviter les affrontements", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
La visite de M. Wen intervient alors que Séoul recherchait le soutien de la Chine à sa démarche en vue de sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU contre la Corée du Nord.
"La Chine communiquera activement avec les parties concernées et contribuera à aider à promouvoir la paix et la stabilité dans la région, ce qui correspond au mieux de nos intérêts communs à long terme", a encore déclaré M. Wen.
La Corée du Sud a annoncé des représailles contre le Nord, qui a promis de répliquer en déclenchant "une guerre généralisée" en cas de nouvelles sanctions.
Selon les conclusions d’une enquête internationale, le naufrage du Cheonan, une corvette de 1.200 tonnes, survenu le 26 mars, a été provoqué par son torpillage par un sous-marin nord-coréen, tuant 46 marins sud-coréens.
Pyongyang a démenti toute responsabilité dans l’incident, l’un des plus graves militairement depuis l’armistice de la guerre de Corée en 1953.
Le chef du gouvernement chinois a transmis ses condoléances aux familles des marins, sans faire d’autre commentaire sur l’incident.
M. Wen s’exprimait lors d’une conférence de presse commune aux côtés du président sud-coréen et du chef du gouvernement japonais.
Le président Lee a déclaré attendre une "sage coopération" de la part de ses voisins dans la gestion de l’incident.
Selon M. Hatayama, dont le pays a déjà annoncé un durcissement de ses sanctions contre le régime de Pyongyang, les trois dirigeants ont convenu qu’"il s’agit d’une affaire grave impliquant la paix et la stabilité en Asie du Nord-est."
Séoul s’est engagée lundi à "faire payer" à Pyongyang "le prix" du naufrage, notamment en suspendant les échanges commerciaux avec son voisin.
De son côté, M. Wen, cité par un porte-parole sud-coréen, avait déclaré samedi : "Nous rejetons toute action qui porterait atteinte à la paix et à la stabilité".
Vendredi, Pyongyang a démenti posséder le modèle de sous-marin de poche incriminé par l’enquête, et dont les enquêteurs de Séoul pensent qu’il aurait tiré la torpille qui a coulé le Cheonan.
D’après l’enquête, "plusieurs petits sous-marins (...) ont quitté une base navale nord-coréenne située en Mer jaune deux à trois jours avant l’attaque et ont regagné la base deux ou trois jours après".
Le naufrage a provoqué un grand émoi en Corée du Sud, où cinq jours de deuil ont été décrétés.