Les Etats-Unis, l’ONU, l’Union européenne et le Japon ont exprimé leur inquiétude et condamné les violences qui ont enflammé Bangkok mercredi après l’assaut donné par l’armée aux opposants "chemises rouges", réclamant le retour au calme et un règlement politique pacifique.
PARIS (AFP) - Les Etats-Unis, l’ONU, l’Union européenne et le Japon ont exprimé leur inquiétude et condamné les violences qui ont enflammé Bangkok mercredi après l’assaut donné par l’armée aux opposants "chemises rouges", réclamant le retour au calme et un règlement politique pacifique.
"Nous sommes profondément préoccupés de voir que des soutiens des chemises rouges ont commis des incendies criminels (...) et qu’ils ont attaqué des journalistes", a déclaré un porte-parole du département d’Etat américain, Gordon Duguid, soulignant que son pays restait "très inquiet" de la situation.
M. Duguid s’est toutefois dit "rassuré" par la reddition des opposants et les a invités à "demander à leur supporteurs de mettre fin à ces actions".
De son côté, le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé les manifestants et le gouvernement thaïlandais "à la retenue et à la raison", car "la violence ne va rien résoudre", ajoutant suivre la situation "de très près". "La seule solution pour la Thaïlande est de trouver un consensus entre les parties pour bâtir une société plus intégratrice", a ajouté Mme Ashton.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est dit "profondément préoccupé par l’escalade de la violence et les pertes en vies humaines, ainsi que par les incendies volontaires allumés aujourd’hui à Bangkok". M. Ban, qui avait appelé à la fin des violences dès vendredi, a de nouveau demandé d’"éviter de nouvelles violences" et de "régler les problèmes pacifiquement", selon son porte-parole, Martin Nesirky.
"Trop de sang a été versé dans les rues de Bangkok", a déploré le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, estimant que la réconciliation nationale était désormais "absolument obligatoire".
La France s’est déclarée "profondément choquée par les violences à Bangkok" et a appelé à "tout mettre en ouvre pour parvenir à une solution politique à cette crise", selon le ministère des Affaires étrangères.
La ministre danoise des Affaires étrangères, Lene Espersen, s’est déclarée "profondément préoccupée par la situation en Thaïlande", où son pays a fermé dimanche son ambassade à Bangkok pour des raisons de sécurité.
Elle a exhorté "toutes les parties" à "la plus grande retenue" et appelé à entreprendre "le plus rapidement possible des négociations afin de mettre un terme aux troubles (et) de s’occuper des problèmes fondamentaux" du pays.
Le Japon s’est dit "profondément préoccupé" et a espéré le retour à l’ordre "le plus vite possible" en Thaïlande, en déclarant au passage qu’il faisait "tout son possible" pour y assurer la sécurité de ses ressortissants.
A Londres, le Foreign Office s’est lui contenté de déconseiller aux Britanniques de se rendre à Bangkok "en raison de la situation sécuritaire très instable et de violences à présent imprévisibles".
Cette recommandation ne concerne pas les voyageurs en transit à l’aéroport de Bangkok, a-t-il ajouté, en mettant également en garde contre "tout voyage non essentiel" à Chiang Mai (nord), ville également touchée par les violences.
La classe politique italienne a elle rendu hommage au reporter-photographe Fabio Polenghi, tué dans la matinée dans les affrontements entre manifestants et militaires à Bangkok. M. Buzek a lui fait part de sa "tristesse".