L’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW) a dénoncé vendredi la détention dans des lieux secrets des leaders des manifestants antigouvernementaux thaïlandais à la suite de la dispersion par la force du quartier occupé par les "chemises rouges" à Bangkok.
BANGKOK (AFP) - L’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW) a dénoncé vendredi la détention dans des lieux secrets des leaders des manifestants antigouvernementaux thaïlandais à la suite de la dispersion par la force du quartier occupé par les "chemises rouges" à Bangkok.
Les huit chefs des "rouges", qui se sont rendus mercredi et jeudi, et les manifestants arrêtés, dont le nombre n’a pas été communiqué, sont susceptibles d’être victimes de mauvais traitements après avoir été incarcérés sans être inculpés dans des lieux indéterminés, estime HRW.
"Les personnes interpellées devraient être rapidement présentées à un juge et inculpées ou être relâchées", demande Elaine Pearson, directrice pour l’Asie de l’organisation.
Elle estime que ce manque de caution judiciaire et l’emprisonnement dans des lieux tenus secrets "sont susceptibles de déboucher sur des violations des droits de l’Homme".
A la suite de l’instauration de l’état d’urgence à Bangkok et dans 23 provinces, qui renforce les pouvoirs de l’armée et de la police, le risque de "disparitions", de torture et d’autres abus s’est accru, prévient HRW.
L’organisation basée à New York s’était déjà déclaré jeudi "sérieusement préoccupée" par les agissements de l’armée et des manifestants antigouvernementaux au cours des opérations menées pour disperser le camp retranché des "chemises rouges" mercredi.
83 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations "rouges" à la mi-mars et environ 1.900 blessées, selon les secours.